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Economie / Transports - Le président de la région Bretagne pour un transfert de l'écotaxe sur la distribution

Le président du conseil régional de Bretagne, Pierrick Massiot (PS), a réclamé ce 25 octobre un transfert de l'écotaxe, vivement contestée dans la région, sur la distribution, en partie responsable selon lui des difficultés rencontrées par des industriels de l'agroalimentaire.  "L'écotaxe doit être réformée pour ne pas peser sur les industriels, notamment de l'agroalimentaire qui (...) ont du mal à investir", a affirmé sur l'antenne d'Europe 1 Pierrick Massiot, après avoir demandé la semaine dernière un moratoire sur cette mesure qui cristallise les oppositions en Bretagne depuis plusieurs mois. "Il n'est pas raisonnable de demander de nouvelles dérogations bretonnes, parce que ceci susciterait, normalement, les revendications d'autres régions", a-t-il reconnu. "Il faut trouver un mécanisme national. Celui que j'ai proposé à Matignon était le fait de reporter sur la distribution ce que le ministère des Transports lui-même reconnaît être une augmentation sur le produit fini de l'ordre de 0,1 à 0,4%", a expliqué Pierrick Massiot.
"Si on demande aux industriels de se moderniser, il faut aussi qu'ils aient des marges", a estimé le président du conseil régional de Bretagne, qui souligne "que les difficultés actuelles des comptes d'exploitation de beaucoup d'industries en agroalimentaire" viennent "notamment des faibles marges que leur consent la grande distribution". Interrogé sur l'attitude de Michel-Edouard Leclerc qui encourage à manifester contre l'écotaxe, Pierrick Massiot a estimé qu'"il y a beaucoup d'hypocrisie dans ce comportement dans la mesure où, en amont de tout cela, la grande distribution a largement contribué aux difficultés de l'agroalimentaire."
Il a également demandé une réorientation du crédit d'impôt compétitivité, dont bénéficie la grande distribution : "Je suis convaincu qu'il est possible de récupérer un bon paquet de milliards (qu'on pourrait) réorienter sur le contrat de plan Etat-région, sur les programmes d'investissements d'avenir et éventuellement sur l'appui aux collectivités qui investissent", a-t-il assuré. "Il y a une nécessité d'obtenir des financements pour désenclaver la Bretagne et l'écotaxe a ce but", a-t-il par ailleurs indiqué. "Je ne peux pas (...) dire à la fois que je suis contre et demander à ce que l'Etat finance les infrastructures", a-t-il noté.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a pour sa part souligné ce même 25 octobre dans une interview à Ouest France que l'écotaxe "est indispensable pour nos infrastructures, pour l'ensemble du pays, y compris la Bretagne".