Transports - Ecotaxe poids lourds : le conseil général du Finistère se prononce contre à l'unanimité
Après le président de la région Bretagne, Pierrick Massiot (PS), qui a demandé un "moratoire" sur l'écotaxe poids lourds, le conseil général du Finistère, présidé par le socialiste Pierre Maille, s'est prononcé le 17 octobre à l'unanimité contre sa mise en place. "Considérant l'incidence catastrophique que pourrait avoir l'application d'une nouvelle taxe sur les transports routiers sur l'économie finistérienne", le conseil général demande que "dès à présent" son exonération "soit actée en Bretagne" et réclame "à terme" sa suppression pure et simple. "Il en va de l'avenir de milliers d'emplois, du maintien des entreprises sur le territoire et de l'attractivité du Finistère pour attirer de nouvelles activités", a-t-il justifié dans un communiqué.
La nouvelle taxe dont l'entrée en vigueur est prévue au 1er janvier cristallise les oppositions en Bretagne depuis plusieurs mois, et plusieurs manifestations sur cette question se sont déroulées ces derniers jours. Début août, un portique écotaxe avait été abattu en pleine journée à Guiclan (Finistère) et la semaine dernière deux autres ont été sabotés. A l'issue de la réunion interministérielle du 16 octobre consacrée à la crise du secteur agroalimentaire en Bretagne, le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures d'urgence parmi lesquelles une réduction de moitié du montant de l'écotaxe, l'exclusion du réseau taxé de la route nationale 164 et l'engagement d'une concertation par le préfet de région pour identifier "toutes les situations spécifiques" liées à l'écotaxe. Mais cela ne suffit pas à dissiper les craintes des acteurs économiques.
Dans un communiqué commun, le syndicat agricole majoritaire (FNSEA), les Jeunes agriculteurs (JA), Coop de France (3.000 entreprises coopératives) et l'Association des industries agroalimentaires (ANIA) ont réclamé de nouveau le 17 octobre "l'ajournement" de l'écotaxe "tant que les conditions économiques ne sont pas réunies et que la croissance n'est pas au rendez-vous". "Nos secteurs d'activités n'ont plus la capacité d'encaisser une nouvelle charge qui, une fois de plus, se traduira par des pertes d'emplois et de richesses pour les territoires", affirment les signataires.