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Transports - Le premier téléphérique urbain de France mis en service à Brest

Le téléphérique de Brest, premier du genre en France, a été mis en service samedi 19 novembre, en présence de la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, qui en a vanté les atouts. "Le transport par câble, c'est vraiment le transport du futur notamment dans les agglomérations qui sont surchargées par la circulation", a déclaré la ministre lors d'un discours devant plusieurs dizaines de personnes, au cours duquel elle a annoncé un nouvel appel à projets concernant des téléphériques urbains. "Je vais relancer un nouvel appel à projets" pour des transports par câble, a-t-elle déclaré. "Il n'y a pas plus propre que le transport par téléphérique, il n'y a pas plus sécurisé, il n'y a pas plus silencieux et en plus il n'y a pas moins coûteux", a-t-elle assuré.
Cependant, la mise en service du téléphérique a été retardée de quelques heures par une panne électrique intervenue juste avant l'ouverture prévue au public. Une fois le courant rétabli, les deux cabines ont pu entamer leur va-et-vient au-dessus de la rivière Penfeld, qui coupe la ville en deux, afin de relier le centre-ville au plateau des Capucins. Situé sur un promontoire rocheux, ce plateau, un ancien site industriel militaire de 16 hectares en cours de réhabilitation, comptera à terme logements, bureaux, commerces et sites culturels et de loisirs. Pour franchir la Penfeld, les Brestois avaient auparavant le choix entre deux ponts très fréquentés aux heures de pointe.
Les deux nacelles du téléphérique, intégré au réseau de transports en commun de l'agglomération, peuvent embarquer jusqu'à 60 personnes pour un trajet de 420 mètres réalisé en moins de trois minutes. Les deux habitacles, ovales et entièrement vitrés, offrent une vue à 360 degrés sur la ville. Particularité du téléphérique brestois : les deux cabines, très stables et qui peuvent fonctionner avec des vents de près de 110 km/h, se croisent l'une au-dessus de l'autre. Autre spécificité : une partie des vitres des cabines se teinte à l'approche des habitations afin de préserver l'intimité de leurs résidents.
D'un coût de 19 millions d'euros - dont la moitié provenant de subventions -, la solution d'un téléphérique a été privilégiée à celle d'un pont, qui aurait nécessité une enveloppe comprise entre 30 et 60 millions d'euros, selon Brest métropole océane. L'agglomération a retenu le projet porté par Bouygues Construction et Bartholet, groupe spécialisé dans les remontées mécaniques et les parcs d'attraction, pour la réalisation du téléphérique, qui peut transporter 1.850 personnes par jour, soit 675.000 par an grâce à un fonctionnement 358 jours par an.
A l'étranger, Rio de Janeiro, New York ou Alger ont déjà intégré un téléphérique à leur réseau de transport urbain. En France, il est resté longtemps cantonné au tourisme, mais encouragé par la loi de 2009 issue du Grenelle de l'environnement et par une récente ordonnance sur les transports urbains par câble, qui simplifie les règles de survol des terrains privés, il devrait voir le jour dans plusieurs autres villes dont Orléans, Toulouse, Grenoble, Chambéry, Saint-Etienne et Créteil.