Identité - Le Pas-de-Calais veut sauver son numéro
Le 1er janvier 2009, la France abandonnera le système actuel des plaques d'immatriculation - basé sur le numéro du département - pour passer à une numérotation nationale attribuée à vie chaque véhicule, sans rapport avec les territoires. A l'approche de la date fatidique, certains départements s'inquiètent de cette disparition et entreprennent de réagir. Le Pas-de-Calais a ainsi lancé, le 9 janvier, une campagne de sensibilisation de la population. Sous l'accroche générale "Le 62, c'est nous !", l'objectif est d'inciter les automobilistes qui immatriculeront un véhicule à partir du 1er janvier prochain à apposer, comme le permet la réglementation, une identification du département sur le côté de la plaque d'immatriculation proprement dite. 1.000 affiches et 35.000 autocollants sont d'ores et déjà imprimés, pour un budget de 24.000 euros. Si ce test se révèle concluant, la campagne de communication devrait rapidement monter en charge, puisque le département envisage d'imprimer et de diffuser 600.000 autocollants, pour un budget de l'ordre de 360.000 euros. Ainsi que l'explique le conseil général dans sa présentation de la campagne, "au camping de Palavas, à Chamonix, à Brest, à Londres, à Berlin ou à Varsovie, le Cht'i se repère à sa plaque. Quel plaisir alors de retrouver loin de chez soi un 'compatriote'". Plus sérieusement, cette mobilisation - qui devrait faire tache d'huile dans d'autres départements - intervient alors que le rapport Attali sur la "libération de la croissance française", qui doit être remis au président de la République, prône la disparition progressive des départements. Or, au fil des décennies, les numéros des plaques d'immatriculation étaient devenus un élément fort d'identification, au point de devenir parfois un substantif (les "75"). Leur disparition risque donc de diluer l'identité des départements, au moins à travers le vecteur automobile.
Jean-Noël Escudié / PCA
La Haute-Vienne veut rendre obligatoire l'indication du département
La réglementation sur le nouveau dispositif autorise l'apposition, à côté de la nouvelle plaque d'immatriculation, d'une référence à un territoire. Mais il s'agit là d'une faculté laissée à l'initiative de chaque automobiliste et rien ne permet de prévoir la proportion de ceux qui souhaiteront l'utiliser. Pour éviter cet écueil et maintenir une très large présence des départements sur les véhicules, Marie-Françoise Pérol-Dumont, présidente du conseil général de Haute-Vienne, demande au gouvernement, dans un communiqué du 10 janvier, "de rendre obligatoire la présence du numéro du département sur les plaques minéralogiques". Sans remettre en cause pour autant le nouveau système d'immatriculation, le Pas-de-Calais et l'Essonne avaient déjà adopté des voeux similaires et d'autres départements devraient suivre dans les prochaines semaines.