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Le numérique, un gisement d'emploi local encore mal exploité

Au Printemps des Territoires, Cédric O, secrétaire d'État au numérique, a invité mercredi 6 juin 2019 les collectivités à mieux exploiter les opportunités économiques du numérique. Avec l'exemple du Grand Est à l'appui.

Dans les territoires ruraux, le numérique est trop souvent présenté comme un problème alors que c'est surtout la solution. C'est en substance le message qu'a voulu délivrer le secrétaire d'État au numérique, Cédric O, lors d'une séquence consacrée aux territoires connectés mercredi 6 juin 2019. "Le numérique génère aujourd'hui la majeure partie des emplois et 40.000 postes sont aujourd'hui vacants. Des emplois peu pénibles, bien rémunérés, variés car le secteur recrute aussi des techniciens" a souligné le secrétaire d'État. Une affirmation confirmée par le président de la région Grand Est, Jean Rotner, dont la collectivité investit plus de 2 milliards d'euros pour construire le plus grand réseau d'initiative publique de France avec 1,3 million de prises. Un RIP 100% fibre dont la construction - 12.000 prises livrées chaque jour - génère de l'emploi local qualifié et non délocalisable pour raccorder chaque foyer. "Ce réseau n'est pas fondé sur la rentabilité mais sur le service public et nous avons commencé par les villages où il n'y avait rien. Dans chacun d'entre eux nous permettons aux PME locales de rester et leur ouvrons des perspectives de développement." Et pas uniquement dans le high tech. Grâce aux possibilités de mise en réseau introduites par la fibre, des centres de formation des apprentis locaux pourront par exemple participer au projet de reconstruction de Notre-Dame de Paris.

Créer des écosystèmes locaux

Un rôle de facilitateur et de chef d'orchestre de la région qui correspond pleinement à la vision défendue par le gouvernement. "Il appartient aux territoires de se saisir des enjeux et de bâtir des écosystèmes fédérant offre de formation, entreprises et acteurs locaux. La start-up nation ne se réduit pas aux métropoles et nous avons de plus en plus de pépites dans des territoires ruraux, à l'image du leader français de la blockchain, Ledger installé à Vierzon" a souligné le secrétaire d'État. Une jeune société qui a annoncé récemment passer de 40 à 120 salariés d'ici la fin de l'année. Un succès qui ne doit cependant pas faire oublier les 13 millions de Français aujourd'hui déconnectés ou peu à l'aise avec le numérique. Selon une logique semblable à la French Tech, le secrétaire d'État a annoncé la création prochaine des "comptoirs numériques", label fédérant tous les acteurs de l'inclusion numérique. Un réseau, qui s'articulera avec les maisons France Services, destiné à former ceux qui le veulent et à aider les 10% de Français dans l'incapacité d'accomplir des formalités en ligne. Une politique qui passe là encore par la création d'écosystèmes locaux, les départements étant particulièrement bien placés pour orchestrer ce dispositif. La présidente du conseil départemental du Doubs, Christine Bouquin, a du reste annoncé qu'elle signerait la charte nationale d'engagement pour un numérique inclusif. Un dispositif dont le maillon faible reste cependant le financement, le gouvernement comptant sur les collectivités et le secteur privé et pour le financer.