Réfugiés ukrainiens : la mobilisation se poursuit (AMF, mouvement HLM…)
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AMF : accueil, apprentissage du français... et dons financiers plutôt qu'en nature
L'Association des maires de France (AMF), qui avait lancé le 25 février un appel en direction des communes pour "accueillir si nécessaire le moment venu des réfugiés", a renouvelé ce 7 mars son engagement à "préparer l’accueil en France des populations déplacées d’Ukraine". Et appelle "les personnes parlant l’ukrainien à se manifester auprès des autorités locales", ou à se faire connaître sur le groupe Facebook Hébergement solidaire pour réfugiés ukrainiens. Les mairies sont quant à elles invitées à "prendre en compte les volontaires qui se manifestent à ce titre, et à prendre contact avec les structures et associations qui participent à l’alphabétisation des personnes ne parlant pas le Français dans leur commune, pour faciliter l’apprentissage du français et l’installation des Ukrainiens en France".
Sur le terrain, cette fois, des aides d'urgence, alors que les collectes de dons matériels se multiplient localement en France (vêtements, produits alimentaires, d'hygiène, de soins…) et "le premier convoi de la Protection civile est en route vers Lublin" en Pologne, l'AMF indique que selon les informations recueillies "les besoins des Ukrainiens se portent désormais prioritairement sur du matériel spécifique, tels que des médicaments et dispositifs médicaux de secours, ou des groupes électrogènes". En conséquence, les mairies sont désormais invitées à privilégier les appels aux dons financiers, qui permettront "d’acquérir ces matériels dont les particuliers ne disposent pas."
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Le mouvement HLM "prêt à répondre aux sollicitations du gouvernement et des collectivités"
Les conséquences de l'invasion de l'Ukraine conduisent également le mouvement HLM à réagir. Dans un tweet du 1er mars, Emmanuelle Cosse, la présidente de l'USH (Union sociale pour l'habitat), expliquait ainsi que "notre rôle, en tant que bailleurs sociaux, mais également en tant qu'acteurs de la société civile, est d'apporter une aide à ces populations en souffrance". L'ancienne ministre du Logement participait d'ailleurs à la manifestation parisienne de soutien au peuple ukrainien, organisée le 5 mars place de la République.
L'USH a pris officiellement position dans un communiqué du 1er mars. La guerre a en effet provoqué "un exode massif de plusieurs centaines de milliers de personnes, très majoritairement des femmes et des enfants, qui cherchent à se réfugier au sein de l'Union européenne". A cette occasion, le mouvement HLM rappelle qu'il "a montré, à de nombreuses reprises, sa capacité à accueillir des personnes refugiées". Aujourd'hui, il se dit "prêt à répondre aux sollicitations du gouvernement et des collectivités locales". Selon le communiqué, les associations régionales HLM sont déjà "pleinement mobilisées pour coordonner, avec les préfectures, les collectivités et les acteurs de la solidarité, l'accueil des familles ukrainiennes victimes du conflit". Pour Emmanuelle Cosse, "c'est en accord avec sa philosophie et ses valeurs que le mouvement HLM s'engage aux côtés de ces familles, souvent des femmes et des enfants, arrachés brutalement à leur pays et dépourvus de tout".
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Ministère de l'Intérieur : "activation du dispositif de protection temporaire"
De son côté, Gérald Darmanin a annoncé, le 3 mars, un "accord historique des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne pour l'activation du dispositif de protection temporaire". En pratique, les ministres ont activé la directive 2001/55/CE du Conseil du 20 juillet 2001, relative à des normes minimales pour l'octroi d'une protection temporaire en cas d'afflux massif de personnes déplacées et à des mesures tendant à assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir ces personnes et supporter les conséquences de cet accueil.
D'ores et déjà, les Ukrainiens titulaires d'un passeport biométrique sont en situation régulière jusqu'à 90 jours après leur entrée dans l'espace Schengen. Les Ukrainiens qui ne sont pas titulaires d'un passeport biométrique doivent disposer d'un visa pour séjourner en France, mais celui-ci leur sera délivré gratuitement. Au-delà du délai de 90 jours, les réfugiés venus d'Ukraine devront contacter la préfecture en vue d'obtenir un statut de réfugié. Interrogé le 3 mars sur France Inter, Gérald Darmanin a indiqué que "800 Ukrainiens [sont] arrivés sur le sol français" depuis le début de la guerre, dont certains sont toutefois "en transit vers l'Espagne ou vers l'Angleterre". Le ministre de l’Intérieur a également confirmé qu'"il n'y a pas une grosse communauté ukrainienne en France", avec environ "17.000 Ukrainiens [qui] ont un titre de séjour par exemple". Mais, face à la poursuite de l'invasion russe et dans la perspective de la répartition des arrivées massives de réfugiés dans les pays de l'est de l'Europe – l'ONU évoque la possibilité de 4 millions de réfugiés –, la situation pourrait évoluer très rapidement.
Jean Castex doit se rendre ce mardi 8 mars au "centre d’accueil des réfugiés ukrainiens" de Paris, centre géré par France terre d’asile en partenariat avec des acteurs institutionnels et associatifs qui, indique Matignon, "regroupe en un lieu unique les différents guichets de l’accompagnement proposé aux réfugiés".