Langues régionales - Le Languedoc-Roussillon signe une convention avec le rectorat pour le développement des langues occitane et catalane
La région Languedoc-Roussillon et le rectorat ont signé le 15 décembre à Montpellier une convention pour le développement de l'enseignement des langues occitane et catalane. Cette convention s’applique aux départements de l’Aude, du Gard, de l’Hérault, de la Lozère ainsi qu’aux Fenouillèdes dans le département des Pyrénées-Orientales pour l’occitan et au département des Pyrénées-Orientales pour le catalan. "Pour l’année scolaire 2009/2010, plus de 27.000 élèves bénéficient déjà d’un enseignement de langues régionales, dont 20% dans les cursus bilingues qui sont les plus à même d’assurer la transmission de la langue. Les effectifs se répartissent pour moitié en occitan (52%) et pour moitié en catalan", précise le communiqué de la région. La convention vise à définir les modalités de l'offre d'enseignement de l'occitan et du catalan à tous les niveaux de la scolarité. Elle a aussi pour objectif de coordonner des actions, "un schéma régional pour l’enseignement des langues régionales sera élaboré par le rectorat et la région, dans l’année qui suivra la signature de la présente convention", indique le communiqué. La langue catalane est parlée, selon la région, par 9 à 10 millions de personnes en Espagne et en France, mais aussi à Alghero, en Sardaigne. La langue occitane est parlée dans huit régions françaises, mais aussi dans certaines régions d'Espagne et d'Italie. La région Languedoc-Roussillon rappelle qu'elle consacre un budget de plus de 2,6 millions d'euros pour 2009 aux langues et aux cultures régionales.
Sur la question générale des langues régionales sur le territoire, la député Martine Faure a demandé au gouvernement, le 8 décembre dernier, s'il comptait "soumettre un projet de loi destiné à maintenir et valoriser la diversité linguistique". La député a en effet rappelé que Christine Albanel, alors ministre de la Culture et de la Communication, avait affirmé à plusieurs reprises "la nécessité d’un cadre législatif donnant une forme institutionnelle au patrimoine linguistique de la Nation et comportant des mesures concrètes dans les domaines de l’enseignement, des médias, des services publics, de la signalisation et de la toponymie". Ce projet de loi devait être présenté au Parlement en 2009. Répondant en lieu et place de Frédéric Mitterrand, Eric Besson ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, a indiqué que "le gouvernement réfléchit, dans un esprit de concertation entre tous les ministères concernés, ainsi qu’avec les collectivités, les offices publics des langues régionales et les acteurs concernés, à la manière la plus adéquate de faire progresser la reconnaissance et la promotion des langues régionales". "La conviction du ministre de la Culture et de la Communication est que le cadre législatif actuel laisse d’importantes marges de manœuvre, qui ne sont pas toujours exploitées. C’est pourquoi le gouvernement s’interroge sur la pertinence d’une intervention législative supplémentaire tant que toutes les possibilités existantes n’auront pas été explorées et appliquées", a-t-il résumé.
Catherine Ficat