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Aménagement - Le Grand Paris à la recherche d'une cohérence d'ensemble, au-delà des CDT

Pour la deuxième année consécutive, le préfet de la région Ile-de-France, Daniel Canepa, a invité élus et acteurs franciliens impliqués dans l'élaboration des contrats de développement territorial (CDT) le 14 novembre 2012. Au menu des réflexions : la cohérence d'ensemble à donner, au-delà des CDT.

Pour la deuxième année consécutive, le préfet de la région Ile-de-France, Daniel Canepa, a invité élus et acteurs franciliens impliqués dans l'élaboration des contrats de développement territorial (CDT) le 14 novembre 2012. Ce forum a connu un vif succès, signe de l'intérêt des élus pour ces nouveaux outils destinés à développer les territoires concernés par le Grand Paris sur le plan urbain, économique et environnemental.
Ces documents doivent donner une vision globale du développement des territoires avec des objectifs de principes et des engagements, notamment en matière de construction de logements. Vingt CDT sont prévus, et pour le moment, une douzaine d'accords-cadres, qui en fixent les grandes lignes, ont été signés.
Globalement, d'après les conclusions des ateliers organisés lors du forum (sur le développement économique, la mobilité et l'intermodalité et la construction de logements), la vision des CDT est plutôt positive. D'après le groupe de travail sur le développement économique, le CDT permet de rapprocher la vision de tous les acteurs, entreprises, associations... Il est ainsi vu comme un plus, soit parce qu'il amplifie une démarche déjà initiée, soit parce qu'il facilite la coopération et permet d'aller plus loin dans le développement des projets. Mais si les acteurs franciliens sont plutôt satisfaits des apports de ces outils, ils souhaitent concrétiser leurs actions, et rapidement. "Il y a nécessité d'investir dans des études et des projets rapidement car le temps de l'aménagement est long : entre le démarrage d'une étude et la livraison du dernier logement, on compte ainsi vingt ans !", a souligné Jean-Michel Delorme, directeur régional et interdépartemental de l'hébergement et du logement (DRIHL), qui planchait dans l'atelier consacré au logement. Pour l'atelier développement économique, il faut dépasser les questions de gouvernance pour aller sur la programmation.

Quelle cohérence d'ensemble ?

La méthode est-elle suffisante ? C'est la question qu'a posée Jean-Claude Ruysschaert, directeur régional et interdépartemental de l'équipement et de l'aménagement en Ile-de-France (DRIEA). "Depuis deux ans, la priorité a été donnée à la dynamique de projets portés par les collectivités, a-t-il affirmé, cette méthode qui part du terrain permet-elle de garantir un bon fonctionnement ? Comment prend-elle aujourd'hui en compte la cohérence d'ensemble ? Un des risques inhérents est que chaque CDT ne regarde pas ce qui se passe à côté de lui…"
D'autres démarches ont du coup été mises en place pour pallier ce défaut des CDT et assurer une cohérence d'ensemble. Les schémas de cohérence territoriale, comme celui élaboré pour les CDT Descartes-Ouest, Descartes-Nord, Cœur-Descartes et Boucles-de-la-Marne, prennent ainsi le relais des CDT sur ce plan. D'autres démarches infrarégionales, basées sur les grands axes autoroutiers notamment, sont également mises en place, autour de l'A1 et de l'A4 par exemple, pour avoir une maîtrise globale des projets. Et des réflexions transversales sur l'eau et l'énergie, sont aussi en cours, en parallèle des CDT. "Le but de ces démarches est de créer les conditions d'une régulation entre les territoires et d'éviter la concurrence potentielle entre les CDT, a souligné Jean-Claude Ruysschaert, car chaque CDT construit un morceau du puzzle."
Le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif), qui a été voté le 25 octobre 2012, apporte lui aussi une vision d'ensemble et une mise en cohérence avec les CDT et les autres dispositifs existants. Pour Daniel Canépa, en deux ans, les acteurs du Grand Paris ont su répondre aux trois interrogations majeures qui étaient posées : la volonté partagée, la continuité du projet, confirmée par le nouveau gouvernement, et la cohérence d'ensemble, assurée par les schémas et démarches plus transversales. "Il y a nécessité de changer constamment d'échelles entre le territoire et une vision plus globale, c'est vrai que c'est complexe mais c'est indispensable", a-t-il affirmé en guise de conclusion au forum.