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Accès aux soins - Le gouvernement veut rassurer sur la fermeture des petits services d'urgence

Avant d'affronter une rentrée qui s'annonce agitée sur le front de la santé, Marisol Touraine entend désamorcer le début de polémique qui s'installe - une nouvelle fois - sur la fermeture des petits services d'urgence. Dans un communiqué du 31 août intitulé "Mise au point sur la politique gouvernementale vis-à-vis des services d'urgence", la ministre des Affaires sociales et de la Santé affirme "'qu'il n'existe aucune liste de services d'urgences menacés de fermeture. Au contraire, le gouvernement renforce, depuis 2012, le service public des urgences, conformément à la promesse du président de la République lui-même de garantir à chaque Français un accès aux soins urgents en moins de trente minutes".

Liste ou pas liste ?

La réplique de la ministre vise un article publié, le jour même, par Le Figaro et intitulé "Hôpital, l'inévitable restructuration des urgences". Bien que centré davantage sur le manque de médecins urgentistes, celui-ci comportait notamment une liste de services d'urgences menacés de fermeture. Il évoquait également les conclusions du rapport remis au mois de juillet par Jean-Yves Grall, médecin et directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais (voir notre article ci-contre du 24 juillet 2015). Ce rapport concluait sans ambages à la nécessité d'une profonde réorganisation du dispositif des urgences.
Dans son communiqué, Marisol Touraine affirme que "la liste mentionnée par Le Figaro n'émane en aucun cas du ministère chargé de la Santé. Elle ne figure pas davantage dans le rapport remis par Jean-Yves Grall". Cette liste "résulte seulement d'une extrapolation et d'une lecture partielle et erronée des conclusions de ce rapport".

Les fermetures temporaires se sont multipliées durant l'été

A défaut de listes officielles ou officieuses, il reste que la question de la fermeture ou du regroupement de certains services d'urgence continue de se poser, comme depuis de nombreuses années. En dehors de l'article du Figaro, certaines annonces ou des événements récents ont relancé la polémique sur le sujet. Plusieurs services d'urgence ou Smur (services mobiles d'urgence et de réanimation) ont ainsi dû fermer cet été, faute d'effectifs. C'est le cas, par exemple, de ceux de Valognes dans la Manche - avec une forte mobilisation locale à la clé -, de Firminy (Loire), de Saint-Vallier (Drôme), de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), de Mantes-la-Jolie (Yvelines), de Condom (Gers)... Des fermetures en principe temporaires, mais qui - si elles devaient se reproduire - pourraient remettre en cause la viabilité des services concernés.
L'annonce du plan d'économies de 730 millions d'euros sur les hôpitaux a également inquiété les petites villes (voir notre article ci-contre du 5 mai 2015), qui craignent un retour des restructurations hospitalières, touchant au premier chef les services d'urgence et les services MCO (médecine, chirurgie, obstétrique). Il est vrai que le dossier de présentation du projet de loi relatif à la santé (voir notre article ci-contre du 15 octobre 2014) précisait lui-même que "les territoires ont besoin d'hôpitaux forts, capables d'élaborer et de mettre en œuvre des projets médicaux ambitieux qui répondent aux besoins de la population. Des hôpitaux publics isolés et mal coordonnés peuvent ne pas être en mesure de répondre seuls à ces défis". Difficile de ne pas lire dans ces propos une possible remise en cause des hôpitaux qui ne répondraient pas à cette définition...

 

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