Le gouvernement rend possible l'effarouchement de l'ours dans les Pyrénées

Par un arrêté paru au Journal officiel ce 5 mai, le gouvernement a ouvert la voie à des mesures d'effarouchement de l'ours dans les Pyrénées, les préfets pouvant désormais autoriser, sous condition, de telles mesures en cas d'attaques du plantigrade sur des troupeaux.

Depuis la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées au cours des années 1990, les éleveurs de brebis se plaignent de prédations. L'Office français de la biodiversité (OFB) a pour sa part dénombré 331 attaques sur le cheptel dans ce massif montagneux en 2022, contre 333 l'année précédente, avec une population d'ours orientée à la hausse (76 recensés l'an dernier contre 74 en 2021 et 64 en 2020).

Différents arrêtés préfectoraux, légalisant l'effarouchement et souhaités par les éleveurs, ont été cassés par la justice administrative, l'ours étant une espèce protégée. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, avait promis mi-avril de nouveaux arrêtés sur le sujet, ce qui est chose faite avec le texte qui vient d'être publié.

Ce dernier permet aux préfets de département d'autoriser des "mesures d'effarouchement visant la protection des troupeaux domestiques pour prévenir les dommages par déprédation". Sont possibles des mesures d'effarouchement simple à l'aide de moyens lumineux (torches, phares, guirlandes lumineuses) et sonores (cloches, sifflets, pétards, sirènes), ainsi que des mesures renforcées avec des tirs sonores non létaux. Cette deuxième option n'est possible que si les mesures simples n'ont pas eu d'effet.

Des attaques doivent justifier les demandes d'autorisation d'effarouchement, qui sont "possibles à condition qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante", estime le gouvernement. "Il n'y a lieu d'autoriser le recours à l'effarouchement que lorsque les mesures de protection des troupeaux, bien qu'effectives et proportionnées, s'avèrent insuffisamment efficaces" et que "le troupeau concerné a déjà subi des dommages", ajoute-t-il.

"Dans le coeur du parc national des Pyrénées, aucune mesure d'effarouchement renforcé ne peut être autorisée" et tout effarouchement simple nécessite l'autorisation du directeur du parc, précise l'arrêté. "Les mesures d'effarouchement renforcé mises en oeuvre depuis 2019 dans les Pyrénées ont permis, lors des contacts, la mise en fuite des ours et l'échec de leur tentative d'approche du troupeau", juge également le gouvernement dans le texte.

 
Référence : arrêté du 4 mai 2023 relatif à la mise en place de mesures d'effarouchement de l'ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux, J.O. du 5 mai 2023, texte n°32.