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Logement - Le gouvernement presse l'Anah d'accroître l'efficacité du programme "Habiter Mieux"

A l'occasion d'un déplacement à Nanterre consacré au thème de la précarité énergétique, Julien Denormandie a visité le chantier de rénovation d'une maison individuelle ayant bénéficié de financements de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) pour des travaux d'isolation des combles et de réfection des façades. L'occasion, pour le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, de mettre à nouveau la pression sur l'Agence.
Cette visite intervenait au lendemain d'une intense vague de froid et juste après la présentation du tableau de bord de l'Observatoire national de la précarité énergétique, aux résultats mitigés (voir notre article ci-dessous du 1er mars 2018).

"Faire mieux, plus vite et plus simple"

Julien Denormandie a rappelé qu'avec 1,2 milliard d'euros accordés sur cinq ans, le financement apporté par l'Etat à l'Anah est "sans précédent". Cet effort doit donc trouver sa contrepartie dans une amélioration de l'efficacité de l'Agence. Pour le secrétaire d'Etat, celle-ci doit aujourd'hui "améliorer sa relation avec les utilisateurs. Pour les ménages, il s'agit de trouver plus facilement les interlocuteurs, mais aussi de simplifier le site internet et les demandes". Afin d'atteindre ces objectifs, l'Anah devra "faire mieux, plus vite et plus simple".
Elle devra également s'appuyer davantage sur des associations spécialisées, comme celles regroupées dans le mouvement Soliha (Solidaires pour l'habitat), issu de la fusion des mouvements PACT et d'Habitat & Développement. Soliha gère notamment le dispositif Soliha'Eco Rénov, qui permet - en lien avec l'Anah et l'Ademe - aux propriétaires occupants à revenus modestes et aux propriétaires bailleurs privés louant à des ménages modestes de bénéficier d'un accompagnement personnalisé et agréé par l'Etat.

La pression monte sur les 75.000 rénovations énergétiques en 2018

Le bilan 2017 de l'Anah montre certes que le programme de lutte contre la précarité énergétique "Habiter Mieux" a connu, l'an dernier, son meilleur résultat depuis sa création en 2010 (voir notre article ci-dessous du 25 janvier 2018). Mais, avec 52.266 logements rénovés au titre de ce programme en 2017, ce résultat se situe encore loin de l'objectif de 70.000 rénovations thermiques annuelles, fixé en mars 2016 par Emmanuelle Cosse, alors ministre du Logement. Et il dépasse seulement de peu les 50.000 logements bénéficiaires d'Habiter Mieux atteints en 2015.
Avec un budget de près de 800 millions d'euros en 2018, l'Anah espère toutefois atteindre dès cette année le nouvel objectif de 75.000 rénovations énergétiques annuelles (sur un total d'environ 104.000 logements rénovés avec le concours de l'Agence).
Cette pression sur l'Anah n'est pas vraiment nouvelle. Dès sa première participation au conseil d'administration de l'Anah, le 28 juin 2017, Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, avait ainsi "incité l'Anah à faire remonter toutes les propositions de simplification qui faciliteront les démarches des propriétaires et amélioreront l'efficacité du travail de l'Agence". Message renouvelé lors des vœux de l'Anah, le 23 janvier dernier, Julien Denormandie appelant déjà cette dernière à "faire mieux, plus vite et plus simple" (voir notre article ci-dessous du 25 janvier 2018). La même expression que celle employée lors de son déplacement à Nanterre.