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Le gouvernement lance huit chantiers en faveur du plein-emploi, dont France Travail

Présentée aux partenaires sociaux, la "feuille de route" du gouvernement se compose de huit chantiers visant le plein-emploi. Le déploiement de France Travail, qui vise à réorganiser le service public de l’emploi, est prévu à partir du début 2023.

​​​​​​Après son plan de réduction des tensions de recrutement lancé l’an dernier pour répondre aux pénuries de personnel, le gouvernement remet une nouvelle fois le travail sur le métier. Présentée ce lundi 12 septembre aux partenaires sociaux par Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, et Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnelle, la "feuille de route" de l’exécutif comprend huit chantiers visant à réduire le taux de chômage tout en remédiant aux besoins de personnel des entreprises.  

France Travail d’ici début 2023

La création de France Travail visera à "organiser le partage des informations et l’outillage des acteurs du service public de l’emploi afin de mettre en place un suivi qui permette de coordonner les réponses et de réduire les ruptures de parcours", comme précisé dans le dossier de presse. Son déploiement est prévu pour le début 2023.

Toujours flou à ce stade, ce chantier démarrera par une mission de préfiguration confiée au haut-commissaire à l'emploi et l'engagement des entreprises, Thibaut Guilluy. "La concertation associera des représentants des collectivités locales, les partenaires sociaux, ainsi que les services déconcentrés, les opérateurs, les acteurs associatifs et les bénéficiaires", est-il précisé dans la communication du ministère. "La clé d’entrée, c’est ce qui marche en termes d’intensification de l’accompagnement", a souligné l’exécutif lors d’un brief presse ce lundi, pour qui "la question des compétences", entre l’État et les collectivités, "viendra après".

RSA : une expérimentation sur 12 mois

Lié au premier chantier, la réforme de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA suit un timing différent : il s’appuiera sur le lancement "à l’automne 2022" d’une expérimentation de 12 mois sur 10 bassins d’emploi. Il s’agira d’affirmer le RSA "comme un droit qui s’apprécie dans le cadre d’un engagement réciproque et qui garantit l’accompagnement d’un projet professionnel hebdomadaire, personnalisé et intensif". Pour soutenir les demandeurs d’emploi de longue durée, le gouvernement entend renforcer l’insertion par l’activité économique et étendre les dispositifs d’ "emploi accompagné" utilisés en faveur des personnes en situation de handicap : des feuilles de route seront définies avec les deux secteurs à partir de cet automne.

Pour soulager plus rapidement les tensions de recrutement, le gouvernement mise aussi sur l’évolution des règles du régime d’assurance chômage en fonction de la situation du marché du travail et de la conjoncture économique. Les règles d’indemnisation actuelles sont maintenues jusqu’à la fin 2023.

Contrat d’engagement jeunes : un "bilan" fin septembre

Également mentionné malgré l’absence d’annonces, le contrat d’engagement jeune fera l’objet d’un premier bilan partagé de déploiement "avec l’ensemble des parties prenantes", indique le dossier de presse. Lancés cet été, les appels à projet en faveur de l’accompagnement des jeunes "en rupture" doivent donner lieu à une sélection des opérateurs et au lancement cet automne.  

S’il souhaite encore amplifier la dynamique de l’apprentissage, le gouvernement maintient sa volonté de rationaliser le système. Il s’agira ainsi de "garantir le financement de tous les contrats au juste prix". Pour l’heure, la seconde salve de révision des niveaux de prise en charge est toujours d’actualité. Le gouvernement souhaite sécuriser le parcours des jeunes "notamment en cas de rupture du contrat d’apprentissage, et en facilitant les passerelles avec la voie professionnelle". Autre action : "Impliquer plus fortement le secteur public pour répondre aux besoins de recrutement des soignants et agents publics de demain."

Un CPF "mieux orienté"

Sixième chantier, la préparation "des actifs aux compétences de demain" consistera à "poursuivre l’effort de formation des demandeurs d’emploi et de formation continue des salariés pour répondre aux enjeux d’enrichissement des compétences" mais aussi "construire un CPF mieux orienté sur les besoins de l’économie, qui accompagne la montée en compétences, sécurise les parcours professionnels et développe l’employabilité".

Il s’agira aussi de "repenser les dispositifs d’accompagnement et de transition professionnels". Pour préciser ses mesures, le gouvernement s’appuiera notamment sur une concertation avec les partenaires sociaux déjà attelés depuis plusieurs mois à tirer les leçons de la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel.

Attractivité des emplois

S’intitulant "Travailler mieux", le septième chantier vise à améliorer l’attractivité globale des métiers, tant sur la rémunération (partage de la valeur, compte épargne temps) que sur la prévention de l’usure professionnelle et la lutte contre les accidents du travail mortels. Pour soutenir l’emploi des seniors, corollaire à la réforme des retraites, l’exécutif entend notamment "rénover les dispositifs de transition entre l’activité et la retraite".