Transports publics - Le Gart sur tous les fronts de la mobilité durable
Le 7 janvier, la cérémonie de voeux du Groupement des autorités responsables de transports (Gart) a été l'occasion de dresser la bilan d'une année d'actions et des principaux chantiers de travail à venir. A la lecture du dernier rapport annuel diffusé à l'occasion par cette association regroupant 269 autorités organisatrices des transports (AOT), il est manifeste que 2008 fut une année riche en prises de position et travaux menés sur divers fronts. Et ce en premier lieu dans le cadre de l'élaboration des projets de loi Grenelle 1 et 2, à travers lesquels le Gart a réaffirmé à plusieurs reprises la nécessité de développer les transports collectifs en site propre (Tcsp) et d'élargir les compétences des AOT à l'ensemble des leviers de mobilité durable, soit les transports publics mais aussi les taxis, les vélos, l'autopartage et le covoiturage. "Aborder les questions de mobilité dans leur globalité et lier les politiques de déplacements aux politiques d'aménagement est indispensable, a souligné à ce propos Roland Ries, le président du Gart. Dans ce sens, le Gart va agir comme une boîte à outils dans laquelle tous les modes de déplacement trouveront désormais leur place, sans plus être opposés les uns aux autres".
Un élargissement des horizons
Cet élargissement des travaux du Gart à des modes de déplacement tels que la marche et le vélo a été entamé dès 2008. Il se poursuivra notamment à travers la remise prochaine d'une étude complète portant sur l'intégration des dispositifs de vélos en libre-service au coeur des politiques de transports urbains. Au sujet du projet de loi Grenelle 2, présenté ce 7 janvier en Conseil des ministres, le Gart précise dans son rapport annuel qu'il "présentera des amendements une fois le texte « bleui », car celui-ci apparaît, à ce jour, en version nettement édulcorée, avec par exemple la disparition des différentes propositions de nouveaux leviers financiers".
Au sein du Gart, cette épineuse question du financement fait l'objet d'une commission de travail dédiée. Celle-ci prévoit, dans un contexte de "hausse continue de la fréquentation" des transports collectifs et d'un financement "reposant de plus en plus sur le budget des collectivités", d'explorer toutes les pistes permettant de "dégager des marges de manoeuvre financière afin d'améliorer l'offre des réseaux". Un groupe de travail continuera par ailleurs à débattre des solutions d'emprunt à privilégier dans le contexte actuel de crise financière, lequel impacte également le budget des AOT.
Les commissions font le plein de missions
Au programme des autres commissions du Gart, celle sur l'innovation s'appliquera à mieux impliquer les collectivités dans des actions de R&D sur les transports et à accompagner la création d'une Agence nationale de l'information multimodale et de billettique. Celle dédiée à la mobilité durable planchera entre autres sur le volet déplacement des futurs Plans climat énergie territoriaux (Pcet), sur la réforme du système ferroviaire français et sur la dynamique de desserte des quartiers sensibles (volet transport du plan "Espoir banlieue"). La commission Ile-de-France aura également du pain sur la planche, dans un contexte de mise en oeuvre du Grand Paris et de révision du Plan de déplacements urbains de cette région. Quant à la commission Europe, elle entend donner plus de voix auprès des instances communautaires et renforcer ses liens avec des organes incontournables, tels que le Comité des régions ou le Conseil des communes et régions d'Europe. Elle suivra aussi de près les impacts de la directive eurovignette et des prêts financiers ou actions de recherche d'ordre communautaire dont ont pu bénéficier certaines AOT." Plus généralement, le Gart va poursuivre sa double action de coordination et de résolution des problèmes propres aux AOT - et ce au-delà de leurs différences intrinsèques ou des clivages politiques - et de lobbying auprès des pouvoirs publics d'Etat, en vue d'obtenir notamment les aides prévues pour leurs projets d'investissements", a conclu Roland Ries.
Morgan Boëdec / Victoires Editions