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Le fonds de co-investissement de l'Anru a conclu ses trois premières acquisitions immobilières

Une résidence senior à Calais, un immeuble d'usage mixte à Marseille et un centre commercial à Lille : voilà les trois premières participations du fonds de co-investissement de l'Anru dans des programmes immobiliers, dont la Caisse des Dépôts est partenaire, et qui a été doté de 200 millions d'euros sur 15 ans dans le cadre du Programme d’investissement d'avenir.

Le fonds de co-investissement de l’Anru, (Agence nationale pour la rénovation urbaine), en partenariat avec la Caisse des Dépôts, a conclu ses trois premières acquisitions, a annoncé Nicolas Grivel, directeur général de l’Agence, le 6 décembre 2017, à l’occasion du Simi (Salon de l'immobilier d'entreprise) organisé à Paris. Dans le cadre d’une convention relative au Programme d’investissements d’avenir (PIA), qui a doté le fonds de 200 millions d’euros pour 15 ans, l'Anru participe ainsi, aux côtés d’investisseurs privés et de façon minoritaire, aux financements du centre commercial Lillenium à Lille, de la résidence services seniors "Le Fil de soie" à Calais et de l’immeuble de logements et d’activités "Le Castel" à Marseille. Les fonds apportés par l’Anru dans ces trois projets représentent moins de 10% de l’enveloppe totale dont a été dotée l'agence.

Sécuriser les investisseurs privés

Les programmes choisis s’insèrent dans les logiques de renouvellement urbain mené par l’Anru. Parmi les critères de choix des opérations : leur localisation dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (mais pas spécifiquement dans des zones d’intervention des PNRU et NPNRU) et le fait que ces opérations visent "l’intérêt général" et qui sont rentables. "Nous faisons de l’investissement traditionnel, notre seule particularité est la localisation de ces programmes", explique Corinne Bertone, directrice du fonds. Elle souhaite que la participation de l'Anru dans ces opérations, en sécurisant les investisseurs privés, permettra d'encourager les projets dans les QPV.

"Le Fil à soie" a été réalisé en Vefa par Nexity et Aegide

Partie intégrante du projet de revitalisation du secteur des Fontinettes opéré dans le cadre du PNRQAD (Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés) à Calais, le projet "Le Fil à soie" regroupe 115 logements seniors et des équipements communs (piscine, restaurant…). Réalisée en Vefa par Nexity et Aegide, la résidence a été acquise par une SCI regroupant la holding JMF Conseil, qui en est l’actionnaire majoritaire, l’Anru et la CDC. Elle sera livrée au second semestre 2019 et exploitée par Domitys, filiale d’Aegide.
A Marseille, dans la ZAC Euroméditerranée (quartier PNRU), l’ancien siège de la Compagnie générale transatlantique, acquis en 2012 par Eiffage et en cours de réhabilitation, accueillera 9.000 m2 de bureaux, une résidence de tourisme et d’affaires, des commerces et 115 logements. L’investissement, mené par une société de projet composée d’un OPCI grand public (Organisme de placement collectif immobilier), de Groupama Gan REIM, de la Caisse des Dépôts et de l’Anru, portant sur 2.800 m2 de bureaux et une résidence de tourisme de 131 chambres.
Situé dans les quartiers sud de Lille, le projet mixte Lillenium regroupe un centre commercial de 105 boutiques et un hypermarché, et comprenant également des équipements culturels, des restaurants, un hôtel ainsi que des bureaux. Parmi les investisseurs pour la galerie commerciale et la partie bureaux figurent les promoteurs Vicity et 2IMA, la Foncière de l’érable, l’Anru et la Caisse des Dépôts.  La première pierre a été posée le 13 décembre 2017 (notre illustration).

L'Anru envisage 50 à 100 opérations

L’Anru étudie les possibilités d’investissements futurs dans 50 à 100 opérations pour un montant total moyen de 10 à 15 millions d’euros. A chaque fois, elle prévoit d’apporter entre 40 et 49 % des fonds propres, en partenariat avec la Caisse des Dépôts. Ces projets concernent tous types d’opérations, des immeubles de bureau aux Fablabs, en passant par les hôtels, les centres commerciaux, les résidences seniors ou étudiants. Quant à la taille, "nous n’avons pas défini de seuil", précise Corinne Bertone.
Au total, l’agence espère que l’enveloppe de 200 millions d’euros générera près d’un milliard d’euros d’actifs dont elle sera amenée à se séparer au fil des années. En cas de vente, l’argent "remonte à l’Etat", l’Anru gérant dans ces opérations des participations de l’Etat, précise Corinne Bertone qui dit avoir "la conviction de pouvoir trouver un modèle économique". "C'est un métier nouveau pour l’Anru", reconnaît Nicolas Grivel. Mais, selon lui, la connaissance des QPV par les équipes de l’agence est un véritable plus pour identifier les quartiers où investir. Et pour les investisseurs, ils "offrent des opportunités intéressantes".