Le Faitout connecté offre services et convivialité aux habitants (02)
La communauté de communes de la Champagne Picarde a transformé un ancien cabinet médical en un espace numérique intergénérationnel de services : le Faitout connecté. Il a tout de suite été adopté par la population ainsi que par les agents, qui trouvent là des locaux fonctionnels pour les accueillir.
On trouve de tout dans le Faitout connecté ! Une maison France services, un campus connecté, une agence postale intercommunale, un établissement d'accueil du jeune enfant de 12 places, comprenant une salle d’activité mutualisée avec un Relais petite enfance, une salle de formation, un espace d’accès libre pour naviguer sur Internet, scanner et imprimer des documents…, une salle de réunion connectée, un bureau partagé pouvant accueillir des permanences de partenaires (assistante sociale, chambres consulaires, mission locale…) … Ce Tiers Lieu numérique intercommunal et intergénérationnel a ouvert en 2018, à côté du siège de la communauté de communes Champagne Picarde, à Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt.
Pourtant, en 2016, lorsque les élus achètent cet ancien cabinet médical de 300 m², son utilisation future est loin d’être définie. Ils recrutent quelques mois plus tard, Claire Dubos, directrice générale adjointe chargée des services à la population, qui s’occupe, entre autres, d’imaginer la vie de ce nouveau lieu. Interrogeant ses collègues agents, des partenaires de la collectivité ainsi que des habitants, elle se rend rapidement compte que les services sont dispersés, parfois très mal installés. « Ma collègue de la maison France services recevait une trentaine de personnes par jour dans un ancien guichet SNCF plutôt insalubre. Notre chargée du développement économique ne disposait d’aucune salle de réunion fonctionnelle et les permanences de nos partenaires devaient se tenir dans des espaces de la mairie… »
La maison France services au cœur du projet
Dans le même temps, un peu partout en France, naissent des lieux hybrides, des tiers lieux révélateurs d’un besoin de rassembler différents services aux habitants dans un même espace, accueillant et convivial. La directrice imagine un lieu similaire pour le territoire. « Il a été rapidement assez clair que la maison France services devait être le cœur de notre projet, autour duquel gravitent de nombreux autres services. » Le projet prend forme avec les compétences d’un collègue architecte, qui ajoute 250 m² pour installer la crèche qui manquait cruellement sur le territoire, en raison notamment d’une baisse constante du nombre d’assistantes maternelles. Validés par les élus intercommunaux, les travaux débutent en 2018. « La crèche a été pensée avec trois assistantes maternelles pour, notamment, être en capacité d’accueillir chaque semaine le Relais petite enfance, l’ancien Relais d’assistantes maternelles. »
Des pièces modulables et réversibles
Lors de l’ouverture, le 31 octobre 2018, les habitants découvrent un espace fonctionnel, dont les aménagements ont été pensés pour rendre le bâtiment modulable en cas de changement d’usage de telle ou telle salle. « L’espace de coworking, peu utilisé, est devenu un campus connecté, qui accueille actuellement huit personnes en formation et en reconversion. Une autre pièce a aussi été aménagée pour recevoir, dans une salle plus discrète que le guichet d’accueil, des usagers de la maison France services. » Plus récemment, une agence postale y a aussi trouvé place, la Poste fermant son guichet dans le centre. En partenariat avec la Banque des Territoires et à titre expérimental, une borne de télémédecine a aussi été installée durant l’automne 2022. Sans avoir besoin de prendre rendez-vous et d’assistance, l’usager peut demander le premier diagnostic d’un médecin grâce à différents dispositifs simples à utiliser (otoscope, dermatoscope, stéthoscope, oxymètre, thermomètre et tensiomètre).
Six animateurs
L’accueil du Faitout bénéficie d’une amplitude horaire assez large, puisqu’il est assuré du lundi matin au samedi midi. Deux équivalents temps plein (dont un mi-temps dédié à l’agence postale) de la communauté de communes animent le lieu. Ils sont accompagnés par une collègue conseillère numérique itinérante, une tutrice et un agent coach manager du campus connecté. Ces deux derniers sont chargés, à temps partiel, d’accompagner les étudiants et de faire connaître le service dans les établissements scolaires, les lieux de formation et d’orientation. Les partenaires de la mission locale, des impôts, du département (assistante sociale), de la réhabilitation énergétique de l’habitat tiennent chacun une permanence, un jour par semaine. Les chambres consulaires sont présentes en cas de besoin.
Trois autres tiers lieux en projet
« Nous estimons que 5 000 personnes se rendent chaque année dans les locaux du Faitout. Elles apprécient de trouver tous ces services réunis dans un lieu convivial, agrémenté d’une boîte à livres et d’une grainothèque proposée par mes collègues », se félicite la directrice générale. Des animations sont régulièrement organisées pour différents publics, autour des cultures alternatives, d’initiations aux usages numériques, de portes ouvertes, de webinaires thématiques… La collectivité n’en reste cependant pas là. En concertation avec les habitants, trois autres tiers lieux vont bientôt ouvrir dans d’autres communes. Deux d’entre eux ouvrent à la rentrée 2023. Le premier est plutôt culturel (médiathèque, école de musique, jardin partagé…) et s’installera dans une ancienne école. Le second est davantage social (Espace de vie sociale, béguinage pour les seniors, …). Enfin, un troisième prendra place un peu plus tard dans l’ancienne trésorerie et sera tourné vers le tourisme (Office de tourisme, location vélos, bar, presse, salle de spectacle…).
Le Faitout en quelques chiffres
D’un montant de 750 000 €HT (dont 150 000 €HT d’acquisition du bâtiment), l’investissement dans le projet du Faitout connecté a été soutenu à hauteur de 80 % par l’État (avec notamment 120 000 € du Fonds National d'Aménagement et de Développement du Territoire et 187 000 € de Dotation d'équipement des territoires ruraux), la région Hauts-de-France (117 500 €) et le conseil départemental (100 000 €). Le fonctionnement est assuré par les 30 000 € annuels versés par l’État pour la maison France services, 50 000 € annuels pour le Campus connecté, 1 200 € mensuels d’indemnité de la Poste, 350 € mensuels de loyers du Relais petite enfance. Les salles sont prêtées à titre gratuit aux partenaires qui y tiennent leur permanence hebdomadaire.
Communauté de communes Champagne Picarde
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Alain Lorain
Claire Dubois
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