Le Credo publie un guide technique sur la résilience des réseaux FTTH

Dans la continuité des travaux engagés par la filière, le Credo a publié un guide technique pour aider les acteurs à améliorer la capacité des réseaux FTTH à résister aux aléas et à durer. 

Association réunissant les professionnels de la fibre optique, le Credo a publié le 13 juin 2024 un guide technique sur la résilience des réseaux FTTH. Il intervient à un moment clef : la fin du réseau cuivre associée à la dépendance croissante de la société au numérique exige en effet de renforcer la durabilité du nouveau réseau en fibre optique. "Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de travaux qui remontent à plus d'une dizaine d'années. Il est complémentaire de ceux publiés ces derniers mois par Infranum et la Banque des Territoires", explique Jacques Poleni, délégué du Credo. Il s'inspire aussi des bonnes pratiques des collectivités qui se sont dotées d'un schéma de résilience avec l'appui de la Banque des territoires.

Trois dimensions de la résilience

La résilience des réseaux est définie par les experts, comme "la capacité de résistance et d'absorption des défaillances sans perte majeure de fonctionnalités et avec restauration rapide du service totale ou partielle". Autrement dit, les réseaux doivent pouvoir résister à un événement brutal, accidentel ou climatique, pouvoir absorber le choc et maintenir des services essentiels et, enfin, pouvoir être restaurés rapidement pour durer. Le guide se concentre sur les aspects opérationnels de la résilience et les moyens techniques à mobiliser, renvoyant à d'autres travaux pour les aspects stratégie, organisation et coordination territoriale.

La fin du cuivre engendre des risques

Les nouveaux réseaux doivent ainsi être capables de résister à toutes sortes de risques qu'ils soient humains (dégradation volontaire, accident de circulation, défaut d'entretien) ou liés aux intempéries (incendies, inondations, vents violents…). Mais les auteurs identifient aussi des risques liés à la sous-traitance en cascade des raccordements à la fibre ou encore à l'accélération de la fin du cuivre. Car sur ce dernier point, le raccordement massif des derniers locaux et la dépose des infrastructures vont engendrer énormément d'interventions sources de désordres. Sur le débat entre pose de la fibre en aérien vs souterrain, le guide rappelle qu'aucun réseau n'est résilient par nature, le contexte étant déterminant. On renverra du reste à la table ronde organisée sur ce sujet au Sénat avec la FNCCR il y a quelques semaines (voir notre article du 16 mai 2024).

Investir pour ne pas subir

Au-delà de cette typologie des risques - détaillée par catégorie d'infrastructure et d'équipement - les auteurs font quelques constats. Tout d'abord les réseaux FTTH n'ont pas tous été conçus à l'origine comme des réseaux résilients, et force est de constater que certains réseaux ne respectent pas les normes ou qu'ils utilisent des composants sujets à une obsolescence rapide. Ils ont néanmoins globalement montré leur capacité à surmonter la crise sanitaire ou les récents événements climatiques. Les nouveaux réseaux FTTH souffrent également d'une organisation complexe. "C'était plus simple avant quand on avait un seul acteur, alors que maintenant il y a les opérateurs d'infrastructures, les opérateurs commerciaux et une multitude de sous-traitants qui conduisent à une dilution des responsabilités", souligne Claude Richard qui a coordonné la rédaction du guide. Dans les bonnes pratiques, le guide invite à mettre en place une maintenance préventive ou prédictive afin d'anticiper les problèmes et notamment l'usure des composants. Un investissement qui peut contribuer à limiter les risques futurs. Il invite également à intégrer la résilience dès qu'on intervient sur le réseau et à prendre en compte leur évolution. Les territoires doivent surtout mettre en œuvre un plan de continuité d'activité adapté aux caractéristiques techniques et risques auxquels ils sont soumis. En d'autres termes, un des préalables à la résilience est de réaliser un audit qui aidera à définir un schéma pleinement adapté aux réalités du territoire.