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Urbanisme - Le conseil économique et social d'Ile-de-France plaide pour une densification de l'habitat

Le conseil économique et social régional (CESR) d'Ile-de-France a présenté le 22 mars plusieurs propositions visant à une densification de l'habitat, "pour un urbanisme à échelle humaine", plus respectueux de l'environnement. Partisan d'une "lutte opiniâtre contre l'étalement urbain" et le mitage des espaces boisés ou agricoles par les zones pavillonnaires, le CESR francilien a proposé dans un avis l'adoption de plusieurs outils "prescriptifs" afin de travailler à "une ville plus compacte".
"La ville, lieu d'échange et donc de mixité (...), a perdu cette fonction et est devenue un lieu de transit qui va à l'encontre de la mixité sociale", selon Lucien Dumont-Fouya, rapporteur du CESR d'Ile-de-France sur cette question de la densification urbaine.
Favorable à la densification de l'habitat, le CESR a précisé que celle-ci devait se faire en priorité dans les tissus urbains existants, notamment autour des gares, dans les villes nouvelles, les villes historiques, les bassins d'emploi périphériques et certains bourgs et villages, et par de nouveaux quartiers en continuité de l'existant. Dans l'optique d'une plus grande "mixité urbaine", il a appelé à "mettre un terme au découpage du territoire en zones spécialisées", avec d'un côté les logements, de l'autre les zones industrielles ou commerciales et ailleurs encore les zones de services ou de loisirs. Un découpage "générateur de nombreux déplacements contraints" et donc de pollution.
"C'est une véritable mixité urbaine qui entraînera de fait une plus grande mixité sociale, et non pas l'inverse", a plaidé Michel Langlois, président de la commission Santé, solidarité et affaires sociales du CESR. La réussite de la densification passe par une "amélioration drastique des transports en commun existants ou à créer pour réduire les déplacements contraints tout en favorisant la mobilité choisie et réaliser ainsi des économies d'énergie", estime encore le CESR qui préconise aussi de "ré-inventer la ville" par des configurations urbanistiques et architecturales novatrices et fonctionnelles visant la haute qualité environnementale".
Partisan de l'objectif affiché dans le schéma directeur régional (Sdrif) de la construction de 60.000 logements par an, soit 100 millions de mètres carrés d'ici 2030, le CESR a plaidé pour la modification des règles d'urbanisme afin de rendre obligatoires des densités minimales pour les constructions neuves.
Il a également demandé que le projet de Sdrif, adopté à la mi-février, soit retranscrit dans des schémas de cohérence territoriale (Scot) "prescriptifs", rendus "obligatoires" et appuyés sur des cartographies précises, afin de construire un lien plus fort entre le schéma directeur et les plans locaux d'urbanisme (PLU).
Enfin, en ce qui concerne l'urbanisme commercial et la lutte contre les "grands centres commerciaux qui dénaturent les entrées de villes", il a proposé l'adoption d'un "schéma régional d'équipement commercial prescriptif" et la mise en place d'une commission régionale décisionnaire pour tout projet dont la zone de chalandise dépasserait les frontières d'un département.

 

A.L. avec AFP