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Le Cese réaffirme son engagement dans la lutte contre la grande pauvreté

Dans le prolongement de l'avis rapporté en 1987 par le père Joseph Wresinski ("Grande pauvreté et précarité économique et sociale") et des nombreux travaux qui ont été menés depuis sur ce sujet, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a adopté, le 14 février 2017, une résolution dans laquelle il réaffirme son engagement dans la lutte contre la pauvreté. Un sondage réalisé à cette occasion par l'Ipsos révèle que 83% des Français attribuent la responsabilité de ce combat à l'Etat, loin devant les collectivités locales (45%). 

"La question de la pauvreté doit être appréhendée dans sa globalité (emploi, logement, éducation, formation, culture…), ce qui suppose une coordination de tous les acteurs", a souligné le président de la République, le 14 février, en ouverture de la séance plénière exceptionnelle qui a été organisée par le Cese sur le thème de la lutte contre la grande pauvreté. Dans le prolongement de l'avis rapporté en 1987 par le père Joseph Wresinski ("Grande pauvreté et précarité économique et sociale") et des nombreux travaux que le conseil a menés depuis sur ce sujet, le Cese a adopté, avec 189 votes pour et une abstention, une résolution dans laquelle il réaffirme son engagement dans la lutte contre la pauvreté. "Le bureau a choisi de porter cette résolution afin d'inscrire durablement cet enjeu au cœur de ses travaux", a précisé Patrick Bernasconi, président du Cese.

Une discussion avec les pouvoirs publics, le gouvernement et le Parlement doit s'ouvrir prochainement pour déterminer les suites à donner à cette résolution. Dans ce court document, le Cese énonce sept grands principes généraux. Il invite notamment "les autorités locales, régionales, nationales, européennes et internationales à mettre au centre de leurs priorités l'accès aux droits fondamentaux dans le respect de l'égale dignité de tous les êtres humains afin d'éradiquer la grande pauvreté". Le Cese évaluera l'efficience des politiques sectorielles de lutte contre la pauvreté et rendra un avis sur ce sujet. "La pauvreté s'accompagne de nombreux maux : l'absence d'emploi, les difficultés d'accès à l'éducation et à la culture et le mal-logement", a insisté Patrick Bernasconi.

Les maux persistent

Malgré la loi d'orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions votée à la suite du rapport de Geneviève de Gaulle-Anthonioz ("Evaluation des politiques publiques de lutte contre la grande pauvreté"), ces différents maux persistent. Même si François Hollande a égrainé plusieurs dispositions (plus ou moins abouties) prises lors de son quinquennat : l'expérimentation "Territoires zéro chômage de longue durée", la garantie jeunes, le service civique pour les jeunes de 16 à 25 ans, la loi de transition énergétique, la protection universelle maladie, la construction de logements sociaux supplémentaires, l'augmentation des places d'hébergement d'urgence, la prime d'activité… Il s'est également félicité des résultats du plan quinquennal interministériel de lutte contre la pauvreté et l'exclusion, lancé par Jean-Marc Ayrault en 2013. Ce plan a permis de revaloriser de nombreuses prestations, dont le RSA qui a augmenté de 10% en cinq ans, a-t-il assuré.

D'après les Français qui ont été interrogés par l'Institut Ipsos (1) à l'occasion de cette séance plénière exceptionnelle, la responsabilité de la lutte contre la pauvreté incombe largement à l'Etat (pour 83% d'entre eux). 45% estiment qu'elle relève de la compétence des collectivités locales, 28% des citoyens eux-mêmes et 14% des associations. Pour plus de 50% des personnes interrogées, l'emploi (55 %) et le logement (54%) sont les domaines prioritaires d'action contre la pauvreté, devant la santé (34%) et l'éducation (29%). L'étude de l'Ipsos montre par ailleurs que les Français s'impliquent majoritairement dans la lutte contre la pauvreté via des dons en nature.

 

(1) Sondage réalisé par téléphone en janvier 2017 auprès d'un échantillon de 961 personnes représentatif de la population française.