Tourisme - Le calendrier scolaire "coûte à la France sa place de première destination mondiale de ski"
Domaines skiables de France (DSF) - la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables - publie son bilan définitif de la saison d'hiver 2013-2014. Celui-ci est mitigé et, en tout cas, moins optimiste que le bilan provisoire établi dans les derniers jours de la saison d'hiver (voir notre article ci-contre du 26 mars 2014).
Les Etat-Unis reprennent le premier rang
Ce bilan définitif comporte surtout une mauvaise nouvelle, même si elle revêt avant tout un caractère symbolique : avec 55,3 millions de journées skieur vendues - soit une baisse de fréquentation de 4,5% par rapport à la saison 2012-2013 -, la France recule, cette année, au deuxième rang des destinations mondiales du ski, derrière les Etats-Unis, qui affichent 56,2 millions de journées skieur (-1,6%). La France maintient en revanche l'Autriche à distance, au troisième rang mondial (50,8 millions de journées skieur et -6,3%).
Laurent Reynaud, délégué général de Domaines skiables de France, profite de la présentation de ce bilan, pour revenir sur l'un des principaux chevaux de bataille des professionnels des sports d'hiver et des élus de la montagne : le calendrier scolaire. Selon lui, en effet, "la saison 2013-2014 s'établit dans la moyenne des quatre précédents hivers, ce qui montre que le ski résiste assez bien dans un contexte économique globalement difficile. Pour autant, l'impact négatif du calendrier scolaire sur la fréquentation dès la fin du mois de mars est une fois encore mis en lumière : il coûte à la France sa première place". Selon Domaines skiables de France, le décalage d'une semaine des vacances de printemps a réduit de 70% la fréquentation des domaines skiables enregistrée sur cette période. Du coup, celle-ci ne pèse plus que 2 à 3% de la saison, contre 8% avant 2010.
A côté du calendrier scolaire, DSF évoque également d'autres facteurs, comme la météo difficile - qui "a incontestablement pénalisé la fréquentation des domaines skiables en décembre, janvier et février" -, la tendance globale à la baisse des départs en vacances des Français, mais aussi "les augmentations régulières de TVA de 5,5% à 7%, puis à 10% depuis le 1er janvier 2014".
Tous les massifs touchés, mais avec de forts écarts locaux
La baisse du nombre de journées skieur (-4,5%), mais aussi des recettes hors taxes des remontées mécaniques (-2,3%), a concerné toutes les typologies de stations et l'ensemble des massifs. Ainsi, les très grandes stations ont vu leur nombre de journées skieur reculer de 2%, les grandes stations de 5%, les stations moyennes également de 5% et les petites stations de 9% (avec cependant, pour ces dernières, des situations très hétérogènes).
A l'exception du massif vosgien, "durement affecté par la douceur persistante", la fréquentation des domaines skiables reste généralement proche de la moyenne des quatre hivers précédents. En outre, Domaines skiables de France souligne le fait que "les situations peuvent être assez disparates entre stations proches ou au sein d'un même massif". Et de donner notamment l'exemple des Alpes du Sud, qui ont connu une activité décevante, alors que les stations des Alpes-Maritimes "font une belle saison".