Le Brexit aura bien lieu au 31 janvier 2020
"Le temps de la clarté est donc venu", s’est félicité le président Emmanuel Macron, en constatant comme d’autres la très nette victoire aux élections législatives britanniques des partisans du Brexit (sauf en Ecosse et en Irlande du Nord, accentuant les pressions indépendantistes) conduits par le Premier ministre Boris Johnson. "Nous réaliserons le Brexit dans les temps, le 31 janvier. Pas de si, pas de mais, pas de peut-être", a clamé ce dernier, répondant ainsi indirectement aux attentes exprimées tant par le président du Conseil européen Charles Michel qu'Ursula von der Leyen, qui espèrent "que le Parlement britannique votera dès que possible l’accord de retrait" – au plus tard le 31 janvier prochain. Sans attendre, la présidente de la Commission a indiqué travailler sur le mandat confié par le Conseil pour être prête le 1er février "à débuter la nouvelle phase" des négociations. Elles devront, comme l’a indiqué le président français, à la fois "mettre en œuvre le contenu de cet accord" et "mettre en place la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni, avec trois grands principes actés [par le Conseil] : développer la relation la plus proche possible […] ; garantir l’union [entendre l’unité] européenne ; défendre nos intérêts stratégiques, que nous préciserons dès le début février dans un mandat de négociations".
Leur conduite sera à nouveau confiée au français Michel Barnier qui a, selon Charles Michel, "mené à la satisfaction de tous la première partie des négociations". Sauf à ce que le Premier ministre britannique demande une extension de la période de transition – ce qu’il se refuse à faire pour l’heure, mais qu’il pourra néanmoins solliciter jusqu’au 1er juillet –, les deux parties auront alors "11 mois pour négocier […] non seulement un accord commercial", mais aussi des accords dans différents domaines comme l’éducation, les transports, la pêche, etc. , comme l’a rappelé Ursula von der Leyen. Ce qui renvoie à la fin 2020.
Une tâche qui s’annonce ardue puisqu’il faut d’abord, souligne-t-elle, "démanteler les anciens accords avant d’en reconstruire de nouveaux". Une mission impossible, ou presque. Ursula von der Leyen a ainsi clairement laissé entendre que tout ne pourrait sans doute pas être renégocié dans un tel délai. "Nous devrons établir des priorités", a-t-elle fait valoir. Devraient selon elle être abordés en priorité "les champs où il n’y a ni la possibilité de se reposer sur un cadre international, ni celle de prendre des mesures unilatérales". Les trois présidents ont également scandé la nécessité d’établir des "règles du jeu équitables". "Pas de droits de douane, pas de quotas, pas de dumping", a martelé Ursula von der Leyen, qui a insisté sur la nécessité d’agir en "bons voisins".