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Aménagement numérique - L'Avicca fait le point sur les réseaux d'initiative publique, le wimax et le câble

L'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca) a fait le plein lors de son quatrième colloque annuel sur les territoires et les réseaux d'initiative publique (Trip 2008), les 4 et 5 juin à Paris. Environ 300 participants (essentiellement des représentants de collectivités, des consultants et des opérateurs) sont venus échanger, de toute la France, sur les bonnes pratiques en matière d'infrastructures de télécommunications. "Quatre ans après les débats acharnés qui ont entouré le vote de la loi permettant aux collectivités d'établir et d'exploiter des réseaux, une centaine de projets, très divers, ont vu le jour et évoluent d'année en année", constate l'association. Précisément, son observatoire 2008 des réseaux ouverts d'initiative public (ROIP) recense 58 réseaux en exploitation, 30 en construction et 12 en cours de consultation. Les ROIP représentent un investissement global de 2.150 millions d'euros, dont 1.043 millions de financement public. 2.620 nœuds de raccordement abonnés sont dégroupables. 2.960 zones d'activités sont concernées. 6.672 services publics sont connectés : hôpitaux, universités, établissements scolaires, centres de recherches et mairies. 11 régions, 40 structures départementales, 49 villes ou intercommunalités sont impliquées dans ces ROIP. Les montages juridiques mis en œuvre sont divers : 47 en délégation de service public (DSP) concessive, 13 en DSP avec affermage, 24 en régie, 3 en marchés publics et un en partenariat public-privé (PPP). L'évolution vers les très hauts débits (fibre optique à l'immeuble ou à l'abonné : FTTx), le raccordement de toutes les zones d'activités et la couverture des zones blanches encore présentes sont désormais les priorités d'action des collectivités.

Les retards du wimax et l'évolution des réseaux câblés

La problématique des zones blanches est sans doute le premier souci des collectivités. Pour remédier aux défauts de couverture numérique, plusieurs technologies sont actuellement mobilisées : WiFi, courant porteur en ligne (CPL), satellite, raccourcissement de la ligne de cuivre (NRA ZO) et wimax. L'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) devrait lancer, le 30 juin prochain, un premier contrôle des engagements de couverture du territoire, pris par les opérateurs titulaires d'une licence BLR-wimax. "Sans surprise, le résultat sera très loin des objectifs fixés", regrette l'Avicca. Ce qui faisait dire récemment au responsable d'un opérateur national, resté sur le bord de la route de la course aux licences, que le "wimax déçoit un max".
"Ce sont les collectivités qui, devant les problèmes techniques ou les coûts au démarrage plus élevés qu'espérés, se sont le plus impliquées dans le financement des déploiements. L'engagement vis-à-vis des citoyens pèse plus que les engagements contractés dans une licence", commente l'association. Son bilan d'étape du wimax, rendu public pour l'occasion, insiste notamment sur les retards de calendrier, les limites de la bande 3,5 GHz et la procédure "non optimale" de l'attribution des licences. Convaincue qu'il faut "tirer les leçons dans la perspective du dividende numérique et du très haut débit", l'Avicca compte sur des amendements à l'article 30 du projet de loi sur la modernisation de l'économie numérique.
L'association a également présenté, ce 5 juin, son étude sur l'opportunité d'utiliser les réseaux câblés dans une perspective d'accélération de la mise en place du très haut débit. Réalisée avec l'appui de la Caisse des Dépôts, cette étude vise à rappeler le contexte global des réseaux câblés et à proposer des éléments d'analyse actualisés comme aide à la décision d'une intervention des collectivités. En France, Numéricable fait évoluer actuellement ses réseaux câblés vers la fibre optique au bas des immeubles. Le câblo-opérateur annonce déjà 2,5 millions de prises rénovées sur 9,3 millions. Il prévoit d'achever son déploiement fin 2010. Il devrait communiquer son nombre d'abonnés cet été.

Luc Derriano / EVS