Transport - L'Auvergne se mobilise pour avoir ses TGV

A quelques jours de la remise des copies des groupes de travail sur les transports du Grenelle de l'environnement, René Souchon, président du conseil régional d'Auvergne, a appelé à la signature d'un manifeste pour que sa région ait droit à la grande vitesse. A l'heure actuelle, environ 3.000 personnes l'ont déjà signé, annonce le conseil régional. Le but est de mettre l'Etat devant ses engagements sur les deux grands projets présentés à l'automne dernier : l'un Nord-Sud et l'autre Est-Ouest. "Pour l'Auvergne et le Massif central, la perspective d'être un jour au coeur d'un croix ferroviaire à grande vitesse avance chaque jour à grand pas", indique le conseil régional qui invite les citoyens, élus et acteurs de l'aménagement du territoire à rester mobilisés. Car pour espérer une réalisation de ces projets, ces derniers doivent s'inscrire dans le nouveau schéma national des infrastructures de transports qui doit être présenté dans les prochains jours dans le cadre du Grenelle de l'environnement. L'enjeu : construire 2.000 km de lignes à grande vitesse d'ici à 2020, soit un doublement du réseau actuel. Les efforts de lobbying en faveur de l'accessibilité de l'Auvergne sont donc capitaux.
Il s'agit de développer le réseau des trains de grande vitesse en France qui ne dessert pas le centre de la France à l'heure actuelle. La région Auvergne et ses partenaires œuvrent pour la promotion du TGV Paris-Lyon qui desservirait l'Auvergne et Clermont-Ferrand et pour le développement d'une ligne transversale "Transline" Alpes-Massif central-Atlantique ne transitant pas par la capitale. Le ministre de l'Ecologie et du Développement durables a d'ores et déjà lancé une étude pour réfléchir aux possibilités de liaisons TGV entre la façade atlantique et le couloir rhodanien.  "J'ai écrit à tous les candidats aux élections municipales et cantonales et leur ai demandé de signer le manifeste et s'ils étaients prêts, une fois élus, à s'engager à défendre ces projets", souligne René Souchon qui préside également Altro, une association créée il y a quelques années pour défendre le projet Transline.

 

Des financements européens

La région a reçu le soutien de Jacques Barrot, commissaire européen en charge des Transports. Lors d'un entretien récent avec René Souchon, il a précisé que "l'Union européenne allait revoir son schéma des infrastructures de transports d'ici deux ans (en 2009-2011)", a fait savoir le conseil régional. Il a également indiqué que les projets auvergnats de ligne à grande vitesse pourraient "à terme être éligibles à des financements européens à condition qu'ils soient défendus par le gouvernement français au moment du débat entre les partenaires européens". La Banque européenne d'investissement (BEI) a par ailleurs annoncé en décembre 2007 qu'elle accroîtrait ses financements européens pour le développement ferroviaire.
Certaines régions françaises bénéficient d'ores et déjà d'un soutien européen, notamment grâce aux ressources du Fonds européen pour le développement régional (Feder) de la période 2007-2013 pour soutenir l'accessibilité de leurs territoires. C'est par exemple le cas de la Lorraine pour le TGV Est mais aussi de la Bretagne.
En Lorraine, la seconde mesure de l'axe D du programme opérationnel Feder 2007-2013 vise ainsi à valoriser l'arrivée du TGV autour des gares de desserte, en facilitant l'accès au TGV (études et travaux spécifiques d'accessibilité), en développant le tourisme durable et les services à la personne. Près de 53 millions d'euros seront consacrés à cet axe en Lorraine d'ici à 2013, un axe qui prévoit également de poursuivre le traitement des territoires de l'Après-Mines.
En Bretagne, le projet BGV (Bretagne grande vitesse) a pour but d'améliorer les lignes Rennes-Brest et Quimper-Rennes. Il bénéficiera de 100 millions d'euros au titre du Feder sur un budget global évalué à 3 milliards d'euros.

Blandine Potemsky / Welcomeurope

 

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