Haut débit - L'Arcep dresse le bilan des réseaux wifi et lève leur caractère expérimental
L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a mis en ligne, le 11 mai dernier, une étude du cabinet SagaTel. Celle-ci évalue la maturité de l'utilisation des technologies Wifi-Rlan (réseaux locaux radioélectriques) dans les réseaux ouverts au public et dresse un panorama des offres proposées sur ce marché en France. Elle confirme l'intérêt croissant des acteurs pour l'utilisation de technologie radio d'accès au haut débit, et la maturité de la technologie, dont l'utilisation a connu un essor jugé considérable depuis le début des expérimentations en 2003 : plus de 210 opérateurs wifi étaient ainsi déclarés auprès de l'Autorité, début 2007. Conséquence : conformément à sa décision du 26 avril 2007 mettant fin au régime d'expérimentation de réseaux ouverts au public utilisant la technologie Rlan, l'Arcep annonce la levée du caractère expérimental de ces réseaux. Leur passage au cadre général soumet ainsi les opérateurs wifi au respect des obligations, applicables à tout opérateur de communications électroniques. Pour la dynamique du secteur, l'Arcep rappelle toutefois que "les opérateurs dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 1 million d'euros sont exonérés du paiement de la taxe administrative".
L'étude de SagaTel a été réalisée à partir d'une analyse documentaire de la technologie et par le biais d'entretiens concernant à la fois des opérateurs, des structures publiques (mairie de Neulise, de Paris, syndicat intercommunal d'électricité de l'Ain...), des industriels français et étrangers et des représentants de collectivités américaines. Les collectivités françaises ont notamment utilisé le wifi comme technologie de substitution au DSL pour la desserte rurale de l'accès à internet, le plus souvent en s'appuyant sur des opérateurs ruraux, ou des associations. Certaines municipalités souhaitent désormais proposer un service de fourniture d'accès à internet en wifi en extérieur (parcs et jardins à Paris, par exemple). Ces projets visent non seulement une cible touristique mais aussi les usagers de ces lieux publics. Par ailleurs, les opérateurs associatifs (Coopérative Quinode, Club Tolosane Informatique...) ou les opérateurs régionaux privés (Numéo, Infosat ICPS, Nomotech...) bénéficient parfois d'un soutien des collectivités : en nature, de type pré-équipement de site, mise à disposition de points hauts, aide à la commercialisation (dans le département de la Drôme, par exemple) ; ou en transport, grâce à des délégations de service public (DSP) ou d'autres solutions de mutualisation. Enfin, d'autres collectivités ont établi des partenariats avec des opérateurs nationaux pour une couverture en hotspots wifi de leur territoire (avec Orange à Montpellier, par exemple).
Luc Derriano / EVS