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Habitat - L'Anil ne croit pas à un rationnement des crédits immobiliers

Dans une démarche inhabituelle, l'Anil (Agence nationale pour l'information sur le logement) publie un "éclairage" de son directeur général sur la question du financement de l'habitat et - plus particulièrement - de l'accession à la propriété. Dans un bref texte intitulé "Vers un rationnement des crédits à l'habitat ?", Bernard Worms entend en effet contrer le discours récurrent des courtiers en crédit, "dont les propos sont volontiers relayés par la presse", sur un éventuel "credit crunch" dans le financement de l'habitat. D'un côté, les Adil "n'observent rien de tel aujourd'hui". De l'autre, les courtiers évoquent une montée des risques qui incite à relever les exigences prudentielles et une crise de liquidité qui raréfie les ressources utiles à l'adossement des prêts.
Pour trancher entre ces deux positions, le directeur général de l'Anil évoque le précédent de la crise de 2008. Dans un contexte très voisin - qui avait déjà conduit les acteurs de l'immobilier à dramatiser le risque d'un "credit crunch" - il ne s'était finalement rien passé : "En réalité, les établissements de crédit n'ont pas eu à rationner leur offre de crédit, bien qu'ils aient été accusés de le faire, c'est la demande qui s'est atténuée." Pour Bernard Worms, les mêmes causes devraient produire aujourd'hui les mêmes effets et la situation de la France en la matière n'a rien à voir avec celle de la Grande-Bretagne ou des Etats-Unis. Le directeur général de l'Anil se veut au contraire très optimiste. Il estime ainsi que "les accédants seront probablement parmi les derniers à souffrir des restrictions de crédit", dans la mesure où les prêts à l'habitat permettent de fidéliser les déposants. En revanche, il reconnaît que la réduction de la durée des prêts ou l'augmentation de leur taux risquent de pénaliser les ménages modestes, qui avaient pourtant tiré la reprise immobilière en 2010, grâce au doublement du prêt à taux zéro (PTZ). Ces aides ayant aujourd'hui disparu, il considère que "sauf baisse des prix des logements ou relais pris par les secondo-accédants, il faut s'attendre à ce que le volume des opérations diminue".