Logement - L'Anil met en ligne un portail des observatoires locaux des loyers
A défaut d'encadrement, qui reste cantonné à Paris et ne semble guère amené à s'étendre, l'observation des loyers progresse. Le 26 janvier, l'Anil (Association nationale pour l'information sur le logement) a ainsi lancé son portail internet des observatoires des loyers, sous-titré "Le réseau des observatoires locaux". Il s'agit en effet d'un portail rassemblant, à ce jour, les données de 18 observatoires locaux (*) enquêtant sur 25 territoires. Douze villes supplémentaires devraient le rejoindre prochainement. L'Anil et l'Olap (Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne) apportent la méthodologie de collecte et de traitement des données recueillies. L'Anil assure en outre la diffusion des données via ce nouveau site.
Riche, mais complexe
Encore en version test, l'outil est déjà d'une grande richesse. Il permet bien sûr le classique affichage des niveaux de loyers en fonction de divers critères : commune de l'agglomération ou quartier de la ville, nombre de pièces, période de construction, ancienneté d'occupation, type de logement (maison ou appartement)...
Mais il offre aussi un outil dynamique, avec la possibilité de programmer un tableau d'analyse personnalisée, en mixant critères de filtrage, critères d'analyse et indicateurs (valeur haute ou basse du loyer mensuel, surface moyenne, quartiles et médiane, nombre d'observations ou de logements...). Dans le même esprit et selon la même approche méthodologique, il est possible de construire un graphique personnalisé. Le problème est que l'utilisation de ces outils - et surtout leur interprétation - ne sont pas à la portée du premier candidat à la location venu...
Autre limite, mais qui ne tient pas à la qualité de ce nouveau site : le réseau de l'observatoire des loyers est un nouvel acteur dans un domaine déjà passablement encombré, avec notamment le réseau des chambres notariales et l'observatoire Clameur (réunissant principalement les acteurs privés). Sans oublier bien sûr l'Observatoire de loyers de l'agglomération parisienne, qui occupe le devant de la scène avec son rôle dans l'encadrement des loyers parisiens.
Pour ne rien arranger, on observera au passage que le nouveau portail piloté par l'Anil a pour adresse www.observatoires-des-loyers.org, quand l'Olap a choisi www.observatoire-des-loyers.fr. Pas sûr que cette proximité contribue à la lisibilité du dispositif...
Un outil pour l'élaboration des politiques locales
Dans un communiqué du 26 janvier 2016, Sylvia Pinel "salue l'ouverture du nouveau portail internet conçu pour rendre publics les niveaux de loyers du parc locatif privé résultant des travaux de collecte et d'analyse statistique menés par les observatoires des loyers".
La ministre du Logement rappelle qu'à ce jour, trois observatoires ont obtenu l'agrément ministériel en tant qu'"observatoire local des loyers" : l'Olap (mais uniquement pour le périmètre de la ville de Paris), l'agence départementale pour l'information sur le logement (Adil) du Nord pour le territoire de la ville de Lille, et l'Adil de l'Orne pour la zone urbaine d'Alençon, qui n'est pas forcément le territoire le plus tendu en matière de logement.
Au-delà de l'utilisation par les candidats à la location (ou à l'investissement locatif), Sylvia Pinel voit aussi dans ce réseau la mise à disposition d'"éléments de repère utiles aux professionnels de l'immobilier, aux investisseurs, ainsi qu'aux organismes de financement". L'outil doit aussi "apporter une aide pour l'élaboration des politiques publiques en matière d'habitat, tant au niveau national qu'au niveau des territoires".
Jean-Noël Escudié / PCA
(*] Paris, Lyon, Marseille, Arles, Lille (partiellement), Toulouse, Montpellier, Nantes, Nice, Menton, Rennes, Toulon, Draguignan, Fréjus-Saint-Raphaël, Besançon, Sète, Alençon et Saint-Denis (La Réunion).
Ces 18 observatoires devraient être prochainement rejoints par Arcachon, Bayonne, Belfort-Montbéliard, Bordeaux, Brest, Clermont-Ferrand, Grenoble, La Rochelle, Nancy, Nîmes, Saint-Etienne et Strasbourg.