Sport - L'AMGVF et le CNOSF se rapprochent avant le lancement de l'Assemblée du sport
"Les collectivités locales sont au coeur des pratiques sportives et on ne peut que se louer de leur implication. Nous allons avoir besoin des uns et des autres, de travailler en totale synergie et cette convention permet de répondre aux défis de demain." C'est en ces termes que Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a présenté la convention de partenariat signée le 22 mars entre son organisation et l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF). Michel Destot, président de l'AMGVF, s'est pour sa part félicité de la "reconnaissance de ce que nous représentons. Sans les collectivités locales, il n'y aurait pas de grandes infrastructures ni de subventions aux clubs".
Conclu pour un an, le texte vise à resserrer les liens entre l'AMGVF et le CNOSF en trouvant un espace de concertation propre, où les collectivités trouvent leur juste place pour penser les perspectives du sport de demain et où le mouvement sportif puisse s'appuyer sur les relais locaux. Il s'inscrit en particulier dans le contexte de l'émergence des pôles métropolitains, et s'appuie sur la spécificité du rôle des grandes villes et grandes intercommunalités représentées par l'AMGVF. L'AMGVF et le CNOSF vont donc désormais se concerter en amont sur tous les projets sportifs pouvant avoir des conséquences pour les grandes villes et intercommunalités, et installent un observatoire commun de données à partir d'enquêtes et d'études concernant les territoires. Parmi les points pouvant faire l'objet d'une collaboration figurent notamment : la place du sport dans la gouvernance des territoires, la prise en compte des équipements sportifs dans l'aménagement du territoire, l'impact de l'évolution des normes des équipements sportifs.
"Le meilleur ou le pire"
Cette signature intervient dans un contexte qui va faire évoluer la gouvernance du sport avec la prochaine installation de l'Assemblée du sport. Une échéance qui a visiblement pesé dans cette démarche concertée. "Cela fait deux ans que l'on demande instamment une modification de la gouvernance du sport, plaide Denis Masseglia. Je préconise une gouvernance à quatre acteurs en associant plus étroitement l'Etat, les collectivités territoriales, le monde économique et le mouvement sportif (1) pour faire évoluer le modèle sportif français qui date des années 1960. La place des collectivités est aujourd'hui trop en retrait. On ne peut pas être le premier financeur public du sport français et ne pas être associé à sa gouvernance au niveau national." Pour Michel Destot, la présence des grandes villes au sein de l'Assemblée du sport "n'allait pas de soi" : "Il a fallu forcer un peu la porte et nous avons été entendus par Chantal Jouanno. Nous avons discuté avec l'Association des maires de France, et l'AMGVF a été reconnue à sa place. Nous aurons donc six représentants (2)." Si le maire de Grenoble se réjouit de la participation des grandes villes, il n'en reste pas moins prudent face à la future institution qui, selon lui, peut amener "le meilleur ou le pire" : "Cette assemblée ne doit pas être formelle, ce doit être une assemblée de débats et de propositions. Si c'est une simple grand-messe, nous en tirerons les conclusions. Et pour que ce ne soit pas une simple grand-messe, il faut qu'on la prépare. C'est pourquoi j'ai proposé au CNOSF qu'on puisse se concerter avant les rencontres de l'Assemblée du sport pour pouvoir parler d'une seule voix et peser face aux pouvoirs publics." Le voile sur l'utilité de l'Assemblée du sport et sur le poids des grandes villes en son sein commencera d'être levé dès le 29 mars, date de son installation.
Jean Damien Lesay
(1) l'Assemblée du sport comptera cinq collèges : Etat, élus, représentants du monde économique, représentants du mouvement sportif et représentants de la société civile.
(2) Le collège des élus sera composé de six députés, six sénateurs, douze représentants de l'Association des maires de France (AMF) – dont six désignés par l'AMGVF –, six représentants de l'Assemblée des départements de France (ADF) et six représentants de l'Association des régions de France (ARF).