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Sécurité - L'AMF ne veut pas d'un "transfert de responsabilité" de l'Etat vers les maires

Dans une lettre du 21 juillet, une semaine après l'attentat de Nice, l'AMF fait part au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, des craintes de ses membres quant à un "transfert de responsabilité de l'Etat vers les maires dans le domaine de la sécurité." Si les maires de France "agissent au quotidien" pour assurer l'ordre public, l'association rappelle que celui-ci relève de l'Etat : les maires, soulignent-ils "y contribuent, à ses côtés, dans la limite de leur compétence".
La prorogation de l'état d'urgence suppose de l'Etat qu'il "communique avec eux plus étroitement" sur l'état de la menace connue et les risques potentiels (voir notre article du 2 juin ci-contre), qu'il les "accompagne et les conseille dans la détermination de la posture de sécurité la mieux adaptée à l'actualité et au contexte local", tout en assurant une "équité de traitement" entre les collectivités, urbaines comme rurales, poursuit-elle.

"Mission régalienne de sécurité"

Les élus attendent de l'Etat qu'il assure sa "mission régalienne de sécurité" et mobilise les effectifs nécessaires à la protection des populations, notamment lors des rassemblements divers pouvant avoir lieu durant la période estivale. A cet effet, ils appellent à la mise en place de "dispositifs en cohérence avec les situations locales" par les préfets, en concertation avec les maires, notamment dans les quelque 4.000 communes dotées d'une police municipale où la complémentarité avec les forces de sécurité de l'Etat est "à poursuivre et amplifier", en particulier dans le cadre des conventions de coordination. Dans le contexte actuel, les dispositions relatives au renforcement de la sécurité des policiers municipaux et la modernisation de leurs équipements arrêtées en janvier 2015 "méritent d'être pérennisées" (voir notre article du 27 janvier 2015 ci-contre).

Sécurisation des mairies

Concernant plus spécifiquement la prévention de la radicalisation, les élus peuvent "œuvrer concrètement" dans le recueil d'informations sur les risques et les menaces, mais également pour la protection des valeurs de la République, soulignent-ils, notamment en s'appuyant sur la convention de partenariat signée le 19 mai dernier entre l'AMF et l'Etat (voir-ci contre notre article du 20 mai). Estimant être exposés au risque d'attentat en tant qu'"agents de l'Etat", les maires appellent de leur voeux "une attention spécifique" et l'adaptation du droit pour une meilleure sécurisation des mairies.
L'AMF souhaite recevoir du ministre "toutes les garanties" sur la poursuite de l'implication des forces de l'Etat et sur les modalités de coopération entre les préfets et les maires, conclut la missive.