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L'amélioration de la couverture mobile augmente le niveau d'exposition aux ondes

Le lien couverture/exposition est une des conclusions qui émerge du rapport de l'ANFR sur les "points atypiques". 33 mesures ont dépassé 6 volts par mètre en 2018, soit plus du double par rapport à 2017. L'exemple du métro de Lille lie clairement amélioration de la couverture et augmentation du niveau d'exposition mais montre aussi qu'il est possible d'y remédier.

Depuis la loi du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l'information et à la concertation en matière d'exposition aux ondes électromagnétique, dite loi Abeille, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) a pour mission de produire chaque année un recensement des "points atypiques". Ces points correspondent aux lieux où les mesures effectuées par des organismes agréé Cofrac à la demande des usagers ou des collectivités révèlent un niveau d’exposition aux ondes radioélectriques "substantiellement supérieur" à celui observé à l'échelle nationale.

Un nombre de dépassements en augmentation

Une valeur d'exposition fixée (arbitrairement) par l'Etat à 6 Volts par mètre (V/m), l'agence rappelant que les valeurs limites réglementaires définies par la recommandation européenne 1999/519/CE sont beaucoup plus élevées : "entre 28 V/m et 87 V/m selon les fréquences dans la bande radioélectrique". En 2018, sur 3.168 mesures réalisées, 33 dépassent 6V/m, soit 1% du total, contre 15 en 2017 où le nombre de mesures était pourtant supérieur (3.836). La médiane - chiffre qui sépare l'effectif de mesures en deux - est de 0,41 V/m et l’écart type de 1,29 V/m précise l'ANFR, chiffres également en augmentation par rapport à 2017. Une évolution qui tend à montrer, sans trop de surprise avec le développement de la couverture réseau (4G, wifi, LTE) notamment en "indoor", que le "bain d'ondes" qui nous entoure progresse.

Le métro de Lille en tête

La téléphonie mobile est du reste le premier contributeur à l'exposition aux ondes pour 27 des 33 points, suivi par la radio FM et la radio numérique terrestre dans six lieux. Les lieux de mesure corroborent l'impact de la 4G sur le niveau d'exposition : c'est dans le métro lillois, l'un des premiers à avoir été desservis en 4G, qu'ont été relevés les plus hautes valeurs à 23,1 V/m et 16,2 V/m. Or, explique l'ANFR, "en prenant en compte les facteurs d’extrapolation réels, les niveaux de référence pour des sources émettant à plusieurs fréquences sont supérieurs aux limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques fixés par le décret n°2002-775. Une action a été entreprise immédiatement par les exploitants pour être en conformité". Une diminution de la puissance d'émission des antennes a permis de les ramener ces deux points à 4,1 V/m et 2,3 V/m.

Réorientations d'antennes à Paris

Car au-delà du recensement, la mission de l'ANFR est de les résorber en agissant sur trois paramètres : réduction de la puissance des émetteurs, extinction d’une technologie ou d’un secteur, changement d'orientation du faisceau de l’antenne. Parmi les autres mesures atypiques, on notera celle effectuée à Saint-Alban-les-Eaux en Auvergne-Rhône-Alpe avec un pic à 14,6 V/m liés à la radio FM/RNT. Sur les 33 mesures atypiques, 15 ont été "résolues", l'option privilégiée pour les locaux d'habitation étant une réorientation de l'antenne comme cela a été fait à Paris sur deux adresses ou à Orly. La liste complète des 33 points atypiques est disponible dans le rapport de l'ANFR ( Annexe 3, p.15 ), présenté le 20 mars au Comité national de dialogue, et toutes les mesures de champs électromagnétiques sont consultables sur son site cartoradio.fr.