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L'Agence France entrepreneurs sera absorbée par Bpifrance

L'avenir de l'Agence France entrepreneur (AFE) a été tranché : elle sera reprise en main par la banque publique d'investissement Bpifrance, qui se verra ainsi chargée de "coordonner l'entrepreneuriat dans les quartiers", indique-t-on à l'Élysée. L'opération est "en cours de réalisation", ajoute la même source, précisant que le bilan de l'AFE est "assez négatif". L'annonce devrait figurer dans une communication sur la politique en faveur des territoires que le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, et son secrétaire d'Etat Julien Denormandie s'apprêtent à présenter en conseil des ministres, mercredi 18 juillet. Et a été confirmée dès ce mardi soir par Emmanuel Macron qui recevait une centaine de patrons à l'Elysée (voir ci-dessous notre article de ce jour). L'intégration se fera "au 1er janvier 2019", a-t-il précisé, déclarant : "Je ne vois pas pourquoi on aurait un instrument très efficace, au cœur de nos priorités, parce qu'il finance des startups, et un autre instrument périphérique, moins clair, plus approximatif, sous prétexte qu'il finance l'entreprenariat des quartiers." Selon le chef de l'Etat, cette "mise en synergie" permettra une "simplification du dispositif" et une meilleure "cohérence".

L'AFE avait été créée par François Hollande en 2016 dans le but de favoriser la création d'entreprise dans les territoires fragiles, quartiers défavorisés de la politique de la ville ou zones de revitalisation rurale. Mais le 15 novembre, dans son discours sur la politique de la ville à Roubaix, Emmanuel Macron avait appelé à une restructuration de l'agence pour en faire "la porte d'entrée unique pour accompagner les entrepreneurs des quartiers". "Notre ambition est d'en faire une véritable banque publique d'investissement dans les quartiers pour accompagner celles et ceux qui souhaitent investir, créer, innover sur la durée", avait-il déclaré. Dans son rapport appelant à une "réconciliation nationale" remis au Premier ministre le 26 avril, Jean-Louis Borloo préconisait la création d'un fonds de 60 millions d'euros par an, avec l'AFE et Bpifrance, pour soutenir les réseaux d'aide à la création d'entreprise, l'Adie, les Boutiques de gestion, Positive planète, France active, Initiative France, Fondation entreprendre, Association 100.000 entrepreneurs, Association Tous repreneurs, Réseau Groupement de créateurs… mais il n'était pas question de fusion ni de rapprochement.

Pour l'Élysée, l'opération permettra de "décupler" les capacités de l'agence. L'idée d'un fonds semble avoir été retenue. Pour mener à bien le chantier, Bpifrance réalise actuellement un "tour de France" pour "expertiser les besoins". Elle pourrait être amenée à "coordonner les outils publics et les fonds d'investissements privés" pour investir dans les entreprises des quartiers. Plusieurs questions restent en suspens : l'avenir des personnels, mais aussi les liens avec le "guichet unique électronique" de la création d'entreprise voulu par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dans son projet de loi Pacte.