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Formation professionnelle - L'Afpa compte doubler le nombre de ses stagiaires d'ici à 2017

Après plusieurs années de turbulence liée notamment à l'ouverture à la concurrence, l'Afpa voit son horizon s'éclaircir, à la faveur du plan de formations prioritaires pour l'emploi de 2014 et du compte personnel de formation qui doit être mis en place en 2015. Hervé Estampes, directeur général de l'Afpa, détaille cette transformation en cours.

Localtis : En septembre 2013, après le lancement du plan gouvernemental d'urgence de formations prioritaires pour l'emploi, l'Afpa s'était engagée à accueillir 15.400 stagiaires supplémentaires, où en êtes-vous ?

Hervé Estampes, directeur général de l'Afpa : Nous en sommes à 6.400 stagiaires, ce que nous pensions faire dans un premier temps sans excès. En 2014, le gouvernement prévoit encore 100.000 formations prioritaires, et nous allons y participer. Mais pour le moment, l'opération n'est pas bouclée financièrement. L'Etat met 60 à 70 millions d'euros sur la table par l'intermédiaire de Pôle emploi, les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) mettent 90 millions d'euros, et l'Agefiph 20 millions d'euros. Mais les régions ne sont quant à elles pas très enthousiastes car elles n'ont pas beaucoup de marge de manoeuvre financière. J'espère que nous allons y arriver car le dispositif est relativement efficace. Il ne faut pas perdre de temps en coordination administrative. Quant aux parcours des stagiaires, nous aurons des retours d'ici quelques mois.

La nouvelle offre de formation que l'Afpa a lancée récemment (voir ci-contre notre article du  20 mars 2014) peut-elle aider à mettre en place ces dispositifs d'urgence ?

Notre nouvelle offre permet beaucoup plus de souplesse, avec une organisation très différente, par collectif de formateurs, chacun pouvant faire un bout de la formation, au lieu de formateur unique pour chaque formation. Cela nous permet d'avoir des entrées beaucoup plus fréquentes : toutes les trois semaines ou tous les mois, contre deux à trois entrées par an actuellement. Cette offre est aussi calée pour pouvoir absorber le compte personnel de formation (CPF) d'ici le 1er janvier 2015. Nous ferons plus en volume et moins en durée. Nous pensons ainsi que nous allons doubler le nombre de nos stagiaires d'ici à 2017, de 150.000 à 300.000.

L'Afpa a-t-elle réussi à se stabiliser financièrement, après les années difficiles de l'ouverture à la concurrence ?

Les années 2009-2012 ont en effet été catastrophiques pour l'Afpa. Un plan de sauvegarde a été mis en place courant 2012 et il donne des résultats. En 2014, nous allons revenir à un excédent financier. Nous avons fait beaucoup de réformes en interne. Le récent rapport de la Cour des comptes, qui est critique envers notre gestion, s'arrête en 2012. Depuis, l'entreprise s'est profondément transformée. Nous avons 500 personnes en moins, et pour la troisième année consécutive, il n'y a pas eu d'augmentation de salaires. Le plan des formations prioritaires et le CPF sont aussi très porteurs pour l'Afpa. En revanche, les collectivités locales souffrent financièrement. Il ne faut pas que la formation, qui fait partie de leurs compétences, soit sacrifiée…

Propos recueillis par Emilie Zapalski

Le financement du plan 100.000 formations prioritaires pour l'emploi

Le plan 100.000 formations prioritaires pour l'emploi 2014 recevra 100 millions d'euros dans le cadre du FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels) et 100 millions d'euros mis en œuvre par Pôle emploi (50 millions d'euros de l'Etat et 50 millions d'euros pris directement sur le budget de Pôle emploi). S'ajoutent des contreparties des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) et des financements complémentaires qui peuvent être décidés par les conseils régionaux ou par l'Agefiph (Association de gestion du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées).

M.T.