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Développement local - L'ACFCI présente des pistes pour améliorer et développer le commerce

Lancée par les chambres de commerce en septembre 2011, l'opération "Passion commerce" se poursuit avec la publication le 30 janvier 2012 des Cahiers d'espérance du commerce, fruit des réflexions collectées sur le terrain. Au programme : des unions de commerçants solidaires, le lancement d'une marque nationale de qualité ou la création d'un fonds d'investissement dédié au commerce...

Lancée le 19 septembre 2011, l'opération "Passion commerce", organisée par l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), se poursuit avec la publication le 30 janvier 2012 des Cahiers d'espérance du commerce. L'opération, soutenue par Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat en charge du Commerce, consiste à faire le tour d'une cinquantaine de villes pour discuter du commerce de proximité et de son avenir. Dix mille personnes ont participé à ces Cahiers d'espérance qui proposent des pistes pour améliorer le commerce et son fonctionnement.
Aujourd'hui, le commerce représente une entreprise sur quatre et 10% du PIB. Il correspond à 20% des emplois privés et constitue une porte d'entrée importante sur le marché du travail pour les jeunes (un sur quatre y débute sa carrière) et les personnes sans diplôme (une sur quatre travaille dans le commerce). Mais c'est aussi un secteur en pleine mutation, avec l'arrivée du e-commerce, le grand retour du commerce de proximité, et donc la nécessité d'imaginer des solutions qui puissent attirer et fidéliser les clients.
Les Cahiers d'espérance présentés avancent plusieurs pistes. Parmi elles : les projets d'unions commerciales pour "des commerçants solidaires entre eux". "Les différentes formes de commerce donnent le sentiment parfois de s'opposer mais toutes ont en fait un intérêt commun : construire ensemble leur avenir sur le même territoire", souligne le document. D'où l'idée de mettre en commun les moyens et de s'organiser en réseaux. Le document préconise ainsi de promouvoir le regroupement de commerçants pour accroître leur compétitivité et amplifier leur connexion avec des réseaux complémentaires, dont les collectivités et les chambres de commerce et d'industrie. Les collectivités pourraient aider à financer des projets d'unions commerciales, estime le document, et les banques à développer des produits financiers adaptés à ces projets. Dans cet esprit, la fonction de manager de commerce, qui facilite le travail partenarial entre les différents acteurs du commerce (collectivités, chambres consulaires, unions commerciales), pourrait être renforcée à travers la promotion du référentiel métier "manager de commerce" ou le développement de la fonction dans les petites communes.

Une marque nationale

Autre idée développée dans ces cahiers : renforcer le lien social créé par les commerçants. Une idée qui pourrait faire son chemin en intégrant mieux les jeunes (les aider à financer leur projet "commerce" par des prêts bancaires, développer les dispositifs d'appui et de professionnalisation des jeunes, simplifier le recours aux dispositifs d'apprentissage et de contrats de professionnalisation pour les commerces non sédentaires) et en professionnalisant les commerçants. La redynamisation des quartiers en difficulté est également préconisée. Un processus qui pourrait se faire en prenant en compte systématiquement la fonction "commerce" dans les problématiques de logement, d'activités, de services publics et de transports. L'exonération de plus-value pourrait par exemple être utilisée pour favoriser la transmission des fonds de commerce dans ces zones.
Les principes d'une marque nationale de qualité d'accueil, de service et de performance des commerces et d'une campagne de communication grand public sont également envisagés.
Les cahiers s'intéressent aussi à la sécurité financière et matérielle des commerçants. Dans ce sens, ils proposent de créer un prêt commerce spécifique, de stimuler la création de fonds d'investissement dans le commerce et d'optimiser l'usage du fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (Fisac) pour en affecter les crédits au plus près des besoins des commerçants, notamment pour le financement de projets innovants (design, e-commerce). Ils préconisent enfin de rendre plus lisibles les aides publiques disponibles dans ce domaine (aide à l'installation, à la création, à l'emploi, à l'apprentissage).
Ces cahiers sur lesquels commerçants, chambres consulaires et organisations professionnelles sont prêts à s'engager, vont être envoyés aux candidats à l'élection présidentielle. Parallèlement, l'opération "Passion commerce" va se poursuivre, avec d'autres rendez-vous en région jusqu'en mars 2012.

Emilie Zapalski

Les Français et le commerce
77% des Français ont une bonne opinion des commerçants. C'est ce que révèle une enquête réalisée par OpinionWay pour le compte de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI) publiée le 30 janvier 2012. 86% des Français estiment aussi que le commerce est un élément important pour la vie locale et la qualité de vie (86%) et essentiel pour la vie des territoires (84%). Les aspects relationnels, comme l'accueil et la disponibilité, sont aussi largement appréciés par près de trois Français sur quatre (respectivement 73% et 72%).
Mais les Français attendent aussi des améliorations concernant les produits et les services (46%), la proximité et l'accessibilité des commerces (41%). Ils attendent aussi qu'un nombre de commerçants plus important soit disponible près de chez eux (37%).
E.Z.