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Insertion / Emploi - L'accompagnement par les structures d'IAE a bien un effet sur l'insertion

La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail publie une étude consacrée à l'insertion par l'activité économique (IAE) intitulée "Quels effets de l'accompagnement sur le devenir des salariés en insertion ?". Cette publication intervient alors que la "stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté", présentée par Emmanuel Macron le 13 septembre (voir notre article ci-dessous du même jour), prévoit que le secteur de l'IAE devra accueillir 100.000 salariés supplémentaires sur la durée du plan.

Les facteurs favorisant la probabilité d'un accompagnement

L'étude d'une trentaine de pages, à dominante économétrique, combine une revue de littérature et l'exploitation des données issues des volets, "salariés" et "employeurs" d'une enquête menée par la Dares en 2012 sur le secteur de l'IAE. Ce décalage temporel introduit un biais relatif, dans la mesure où la situation du marché de l'emploi n'est pas la même en 2012 et aujourd'hui.
Sous cette réserve, l'étude apporte néanmoins plusieurs enseignements. Globalement, il apparaît ainsi que "l'accompagnement est favorable aux salariés de l'IAE. Il joue positivement sur leur probabilité d'accéder à une formation et d'être en emploi plutôt qu'au chômage ou inactif dix-huit mois après l'entrée dans une structure de l'IAE". De même, "cet accompagnement permet aux salariés de l'IAE de porter un regard plus positif sur leur situation et de résoudre la plupart de leurs problèmes sociaux".
De façon plus détaillée, l'étude identifie les facteurs expliquant la probabilité d'être accompagné. De façon apparemment paradoxale, celle-ci augmente avec le niveau de diplôme des salariés de l'IAE. Mais cette situation s'explique par le fait que les plus diplômés ont moins d'expérience sur les métiers proposés dans le cadre de l'IAE et ont donc davantage besoin d'être accompagnés lors de leur prise de poste. Pour le reste, on retrouve une situation plus habituelle et les personnes allocataires d'un minimum social ou ayant des problèmes de logement bénéficient ainsi d'un accompagnement plus soutenu. Ceci vaut également pour les personnes les plus volontaires, avec un projet personnel en tête.

Des secteurs et des métiers plus porteurs

Les caractéristique de l'employeur jouent également sur la probabilité d'un accompagnement, certains secteurs - comme la réparation et le commerce automobile - se révélant plus porteurs que d'autres, comme le secteur des déchets ou celui de l'environnement et des espaces verts. Enfin, l'exercice de certaines professions diminue au contraire les chances d'être accompagné. C'est le cas des métiers d'agents d'entretien, d'ouvriers du bâtiment et des travaux publics ou des autres métiers d'ouvriers et de manœuvres.
En termes d'insertion professionnelle, le bénéfice d'un accompagnement joue positivement sur plusieurs éléments. C'est le cas, bien sûr, de la probabilité d'occuper un emploi, et notamment un emploi stable en CDI. L'accompagnement a aussi un impact positif sur l'acquisition de nouvelles compétences, sur la résolution des problème administratifs et même sur des variables plus subjectives, comme l'estime de soi.