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Offre de soins - La Seine-et-Marne se lance dans l'aide à l'installation des médecins

L'insuffisance de la couverture médicale n'est pas l'apanage des départements ruraux et faiblement peuplés. Le 21 mai, la Seine-et-Marne a ainsi annoncé qu'elle préparait un "plan d'action" pour faire face à la pénurie de médecins. Malgré ses 1,23 million d'habitants et son dynamisme démographique (35% de moins de 20 ans), le département peine à attirer les professions de santé. Il affiche ainsi un nombre de médecins par habitant (généralistes et spécialistes confondus) inférieur de 28% à la moyenne nationale et de 41% à celle de l'Ile-de-France. Selon Gérard Bernheim, vice-président du conseil général en charge des Solidarités, "cette faiblesse de l'offre médicale aux portes de Paris peut trouver sa source dans l'absence de centre hospitalier universitaire. Les médecins s'installent à proximité de leurs facultés formatrices. Or, la Seine-et-Marne en est dépourvue [...]". Plusieurs départements à forte densité médicale du sud de la France sont pourtant, eux aussi, dépourvus de CHU.
Face à cette situation de pénurie, le département s'est donc lancé, depuis décembre dernier, dans un travail de réflexion et de concertation avec ses partenaires : Ddass, assurance maladie, agence régionale de l'hospitalisation, Ordre des médecins, région Ile-de-France, Union des maires de Seine-et-Marne, facultés de médecine franciliennes, Union régionale des médecins libéraux, Fédération hospitalière de France... L'objectif est d'élaborer un "plan départemental d'action en faveur de la démographie médicale". Le conseil général en a présenté les grandes lignes le 21 mai. Les pistes envisagées font appel à toute la gamme des mesures désormais ouvertes aux collectivités territoriales en matière de lutte contre la pénurie médicale : aide au regroupement des médecins libéraux au sein de maisons médicales pluridisciplinaires, octroi de bourses aux étudiants du 3e cycle en contrepartie d'un engagement à s'installer durant plusieurs années dans les secteurs déficitaires du département, indemnités de stage, amélioration des conditions d'hébergement des stagiaires à proximité des hôpitaux de Seine-et-Marne, promotion des réseaux professionnels et de la télémédecine, campagne de communication... Certaines des mesures à l'étude sont toutefois plus originales, comme l'aide à la recherche d'emploi du conjoint ou la mise en place d'une offre de "coaching" à l'installation, facilitant la recherche d'un logement, d'un mode de garde ponctuel ou régulier, d'une aide ménagère... Toutes ces mesures vont maintenant faire l'objet d'une étude de faisabilité et d'une évaluation budgétaire, avec pour objectif de présenter un plan d'action finalisé à la rentrée 2008.

 

Jean-Noël Escudié / PCA