Violences scolaires - La sécurité dans les établissements scolaires à nouveau posée
Plusieurs phénomènes de violence scolaire ayant eu lieu depuis le début de l'année 2010 dans le Val-de-Marne (décès d'un lycéen du Kremlin-Bicêtre, poignardé par un autre élève le 8 janvier ; agression d'un lycéen de Vitry-sur-Seine le 3 février ; agression d'un élève dans un gymnase jouxtant le lycée Guillaume-Apollinaire à Thiais le 15 février), le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a annoncé, le 16 février, qu'il organiserait en avril des "états généraux de la sécurité à l'école", afin de "mettre tous les acteurs autour de la table", que ce soient les collectivités, les associations de quartier, les équipes pédagogiques, la vie scolaire… En mars 2009, à la suite d'une précédente agression dans un lycée de Gagny (Seine-Saint-Denis), le président de la République avait réclamé des mesures pour protéger et "sanctuariser" les établissements. Le 23 septembre 2009, les ministres de l'Intérieur et de l'Education nationale ont présenté la circulaire de mise en œuvre du plan pour la sécurisation des établissements scolaires (lire : "La fouille des cartables n'aura pas lieu"). Des "équipes mobiles de sécurité" et des équipements de surveillance ont été installés dans 200 établissements identifiés comme les plus exposés.
La délinquance est une "menace" pour les efforts de réussite éducative en banlieue, a pour sa part affirmé, ce 17 février, la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville en soulignant que la prévention de la délinquance ne se résume pas à la vidéoprotection. "Il faut du sur-mesure : c'est-à-dire que là où c'est nécessaire, nous ferons de la vidéoprotection, là où il faut accentuer la prévention, nous ferons de la prévention de la délinquance, et là où il faut les deux, nous ferons les deux", a-t-elle insisté. Fadela Amara, qui s'exprimait lors d'une réunion des délégués de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé), a également évoqué les 11 internats d'excellence qui doivent ouvrir à la rentrée 2010 pour accueillir les élèves de milieux défavorisés. Selon les syndicats d'enseignants, la multiplication des actes de violence dans les établissements scolaires pose d'abord la question des postes supprimés entre 2008 et 2010. Position que partage Christian Favier, président du conseil général du Val-de-Marne, "avec les enseignants, j'attends du gouvernement qu'il redonne aux établissements les moyens humains nécessaires, supprimés depuis trois ans, pour assurer la prévention, l'accompagnement, la surveillance dans les collèges et les lycées. Plus largement, je soutiens l'exigence d'un véritable plan national de prévention de la violence doté des moyens humains nécessaires. Il est urgent de pourvoir les établissements de médecins scolaires, d'infirmiers, de psychologues scolaires et de personnels de vie scolaire, CPE et surveillants formés", a-t-il déclaré le 16 février.
Catherine Ficat