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Violences à l'école - Portiques, fouille des sacs, forces mobiles... Xavier Darcos ne convainc pas l'ADF et l'ARF

Xavier Darcos réunissait ce mercredi 27 mai des représentants des chefs d'établissements, des parents d'élèves et des collectivités locales (Assemblée des départements de France et Association des régions de France), ainsi que les recteurs de Créteil et de Versailles, pour aborder la question de la "lutte contre l'introduction des armes dans les établissements scolaires". Cette réunion avait  vocation à en préparer une autre, celle qui doit avoir lieu ce jeudi 28 mai entre Nicolas Sarkozy et "les principaux acteurs de la sécurité, de la chaîne pénale et de l'Education nationale". Le ministre de l'Education doit soumettre au chef de l'Etat un certain nombre de mesures autour de "trois grands axes" : "dissuader, former, responsabiliser". Avec toujours, en toile de fond, l'agression au couteau d'une enseignante par un élève, le 15 mai, dans un collège de Haute-Garonne - un fait qui refléterait, selon Xavier Darcos, un "phénomène préoccupant". "Demain, le président fera la synthèse des pistes qu'il considère comme essentielles", a indiqué mercredi le ministre, qui compte bien "aller jusqu'au bout de ce plan qui devrait s'appliquer à la rentrée prochaine".
En termes de dissuasion, il s'agit tout d'abord de vérifier ce que les élèves apportent dans leur cartable grâce à des "portiques" de sécurité installés, en accord avec les collectivités locales, dans les établissements où les diagnostics de sécurité "auront montré une difficulté récurrente à empêcher leur introduction". Reconnaissant qu'ils sont "un peu compliqués à mettre en place" et que la "vérification électronique" est "peut-être plus facile", Xavier Darcos assure que ces portiques ne seront pas installés "partout".
Le ministre propose en outre d'"habiliter" personnels de direction et conseillers principaux d'éducation à fouiller les sacs des élèves lorsqu'ils le jugent nécessaire, en leur accordant "la compétence d'officiers ou d'agents de police judiciaire". Est également avancée la création d'une "force mobile d'agents assermentés, recrutés et formés", placés auprès des recteurs pour intervenir dans les établissements en cas de "problèmes particuliers".
Le plan entend par ailleurs "responsabiliser les parents" : Xavier Darcos propose que "des sanctions concrètes, rapides et proportionnées puissent peser sur les parents qui ont définitivement démissionné afin de rappeler ces familles à leurs responsabilités". Une nouvelle version du contrat de responsabilité parentale ou du conseil des droits et devoirs des familles dont on sait aujourd'hui qu'ils ne sont pratiquement pas mis en œuvre ?
Ces propositions ont suscité des critiques depuis la semaine dernière, y compris au sein du gouvernement. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a dit qu'elle ne croyait "pas à une généralisation des portiques" et l'idée que des chefs d'établissements puissent être officiers de police judiciaire lui "paraît un peu compliquée". Le haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, s'est pour sa part prononcé contre une fouille "systématique" des sacs.
Les représentants des personnels de direction se sont dits mercredi plutôt satisfaits de l'évolution des propositions de Xavier Darcos, notamment parce qu'il n'est plus question d'une généralisation des portiques.
L'ADF et l'ARF, en revanche, ont dénoncé mercredi dans un communiqué commun des "annonces aussi spectaculaires que probablement peu efficaces", rappelant que "la majorité des milliers de collèges et de lycées en France sont paisibles, comme le soulignent les propres statistiques du ministère". L'enquête nationale annuelle Sivis (information sur la sécurité scolaire) montre en effet que seulement 1,2% des faits de violence grave à l'intérieur des collèges et lycées sont commis avec arme blanche et qu'il n'y a pas de "montée significative". Regrettant un manque de "concertation" et de "négociation" sur un sujet qui concerne les concerne au premier chef, départements et régions se disent toutefois "prêts, avec leurs partenaires, à débattre de la situation faite aux établissements éducatifs". Le ministre aurait quant à lui déclaré : "Ma déception est grande de voir que l'ADF et l'ARF considèrent que cette question n'est pas leur affaire et la traitent par-dessus la jambe."

C.M., avec AEF et AFP

 

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