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Innovation - La région Paca lance son fonds de co-investissement

Plus de 15 millions d'euros ont été mobilisés pour soutenir les PME innovantes de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Michel Vauzelle espère réindustrialiser sa région.

Au moment où se jouait à Cannes le sort de la zone euro, à Marseille le président de Provence-Alpes-Côte d'Azur s'est efforcé, jeudi 3 novembre, de secourir les PME de sa région. Face à "des vents extrêmement contraires et difficiles", Michel Vauzelle a présenté un nouvel outil de "résistance à ce climat" : un "fonds régional de co-investissement", pour apporter des fonds propres aux entreprises innovantes. L'innovation est en effet "la source de notre réindustrialisation et de notre capacité à créer des emplois", a estimé Michel Vauzelle, qui redoute que sa région ne "sombre dans le tout-tourisme".
A l'instar du fonds lancé en 2010 en Aquitaine, "SAS Provence-Alpes-Côte d'Azur investissements" est crédité exclusivement d'argent public : 15,45 millions d'euros de capital, dont 6 millions en provenance du Feder (Fonds européen de développement régional). Toutefois le fonds intervient systématiquement aux côtés d'investisseurs privés, qui doivent demeurer majoritaires dans les entreprises soutenues. L'objectif est ainsi de "démultiplier et sécuriser les financements, par un effet levier", explique le président du fonds, Jacques Boulesteix. La SAS Provence-Alpes-Côte d'Azur investissements peut apporter jusqu'à 750.000 euros par projet. Pour être éligibles, les entreprises doivent "présenter un potentiel innovant valorisable", et compter moins de 250 salariés.

Prise de risque

"Les TPE et PME engagées dans l'innovation rencontrent souvent des difficultés importantes de financement", justifie Michel Vauzelle. Par "frilosité", les banques "évitent la prise de risque" inhérente à ce type d'investissement. Revient-il donc aux régions de s'exposer à leur place ? Le fonds mise sur des entreprises "risquées, mais à fort potentiel", répond Christophe Castaner, vice-président chargé notamment du développement économique. "Et il ne s'agit pas de remplacer des outils existants, mais d'apporter une brique qui manquait." Le fonds vise notamment les projets en amorçage, qui paraissent souvent trop périlleux aux yeux des investisseurs privés.
Wiktik, un site internet gratuit d'annonces professionnelles, apprécie déjà le nouvel outil : avec les 150.000 euros apportés par le fond régional, la société a pu boucler sa levée de 400.000 euros. "Cela va nous permettre de créer une dizaine d'emplois dans l'année à venir", se réjouit le directeur général Frédéric Bourratière. Quatre autres entreprises ont déjà été financées par le fonds depuis juillet, pour un montant total de 800.000 euros.