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Education - La région Ile-de-France signe une convention avec ses rectorats

La convention signée à Saint-Denis le 29 novembre entre la région Ile-de-France et les rectorats de Créteil, Paris et Versailles constitue, pour Vincent Peillon, "une "nouveauté radicale" que le ministre de l'Education nationale voudrait voir reproduite "partout". Parce qu'elle prévoit un "travail à égalité" entre l'Education nationale et la collectivité qui n'est plus considérée (que) comme celle qui "fait le chèque".

La "Convention entre les académies franciliennes et la région Ile-de-France pour assurer l'égal accès de tous les jeunes franciliens au savoir, à l'éducation et à la qualification et pour former les citoyens de demain", signée par Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France et les recteurs des académies de Paris, Créteil et Versailles, le 29 novembre à Saint-Denis, porte sur quatre domaines : le développement des internats de la réussite, celui des usages du numérique dans les lycées, la lutte contre le décrochage scolaire et l'exercice de la citoyenneté qui passe par le développement de la démocratie lycéenne et l'égalité filles-garçons.

Maintenance des équipements : sortir des solutions "bouts de ficelle"

Le volet de la convention portant sur le développement des usages du numérique crée un comité de pilotage régional du numérique éducatif, qui associera les conseils généraux, et dont l'objectif est de formaliser une gouvernance visant à "renforcer la relation partenariale au niveau inter-académique, académique et territorial".
Deux points délicats sont surtout abordés dans ce volet. C'est d'abord l'ENT Lilie (espace numérique de travail), dont Jean-Paul Huchon aurait reconnu qu'il n'était pas "optimum". La convention stipule que "la région assure la fourniture de Lilie, espace numérique de travail" dont elle "garantit la qualité", l'adaptation aux besoins et "l'évolution dans le temps", ce qui fait dire au recteur de Versailles : "Lilie est repartie". En ce qui concerne la maintenance des équipements, le président de région assure ne pas vouloir porter seul le fardeau. Mais il faut sortir des solutions "bouts de ficelle" fondées sur l'engagement de quelques enseignants dévoués, et la région mettra en place d'ici trois ans "un dispositif de maintenance informatique relatif à un environnement numérique régional cohérent (...)".
Région et académies mettront en place un "guichet unique d'assistance et d'aide" pour l'ensemble des usagers des services numériques. Mais la convention semble distinguer, encore que ce ne soit pas explicite, la part de la maintenance qui concerne les usages pédagogiques, et qui reviendrait à l'Education nationale, et celle qui concerne le matériel lui-même, et qui reviendrait à la région, même si la loi de juillet 2013 "transfer[t] l'intégralité des compétences en matière de maintenance informatique aux régions".

Prise en charge des élèves exclus

La lutte contre le décrochage scolaire suppose une "meilleure articulation" de l'action des rectotats et de la région, qu'il s'agisse de renforcer la prévention, de sécuriser les moments de transition, de diversifier les possibilités de retour en formation, ou de la prise en charge des élèves exclus... Quant à celle des élèves absents pour longue maladie ou maternité, elle est organisée en partenariat avec les PEP (pupilles de l'enseignement public). La "sécurisation des parcours", qui suppose une "meilleure coordination" des acteurs, sera expérimentée dans trois arrondissements parisiens (11e, 18e, 19e), à la Courneuve, à Saint-Denis, à Gonesse, Sarcelles et Coulommiers.
En ce qui concerne les "internats de la réussite", Jean-Paul Huchon estime que la région n'a pas "assez avancé" dans la réalisation du programme qui en prévoit 17. Ceux-ci doivent "répondre à un besoin de secteur (...) et non du seul lycée accueillant l'internat". Cet établissement doit proposer "un accompagnement éducatif et pédagogique", un centre de ressources documentaire et numérique, des activités sportives et culturelles. Ces structures s'adressent d'abord aux élèves habitant un "quartier politique de la ville" et/ou boursier, ceux dont les conditions de vie "nécessitent un hébergement hors du cadre familial", ceux qui désirent accéder à une formation éloignée de leur domicile... sans que ces priorités excluent le recrutement d'autres élèves.
Sur le thème du développement de la démocratie lycéenne et de l'égalité filles-garçons, la région engagera "une consultation des lycéen-ne-s pour nourrir l'exercice de la démocratie lycéenne" et Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région, évoque avec une conviction qui a séduit les lycéens présents, l'exercice de la liberté sexuelle, laquelle suppose un respect mutuel. La convention prévoit notamment une meilleure collaboration des services académiques à la mise en œuvre du "pass contraception" assurée par la région.
A noter que sur trois des quatre axes - les internats de la réussite, le numérique et la citoyenneté - la région s'engage dans l'aménagement des espaces en intégrant notamment " les évolutions nécessaires dans son référentiel de construction".

 

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