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Mobilier urbain - La RATP teste le pilote d'une station de bus du futur

La station de bus "Gare de Lyon Diderot" ressemble davantage à un stand d'exposition "high tech" et "circulant" qu'à l'espace de verre semi ouvert, trop exigu par temps de pluie, que connaissent tous les parisiens. Depuis le 22 mai, cette station pilote dotée d'écrans tactiles et d'espaces fonctionnels différenciés est soumise au test des usagers pour une durée de six mois. Située dans un lieu très passant, au cœur du pôle d'échange multimodal de la gare de Lyon et à l'intersection de trois lignes de bus, elle représente le concept le plus abouti de l'espace d'attente imaginé par la RATP. Tout s'organise en effet autour de l'usager. Comment l'occuper intelligemment et dans un environnement sinon confortable, du moins rassurant et protégé, avant le passage des bus ? Telle est l'équation à multiples variables  que les ingénieurs et designers ont été conduits à résoudre.

Concentré de technologies pour un espace d'attente "actif"

La station occupe une surface de 85 m2 dont 35 couverts et s'organise autour de trois grand volumes. La diversité des services et le concentré de technologies nouvelles est ce qui surprendra le plus l'usager : l'automate de vente de titres de transport de dernière génération, accessible aux personnes déficientes visuelles, l'espace commercial susceptible d'accueillir des commerçants ambulants (café, snack), la bibliothèque en libre service fonctionnant sur le principe du livre pris contre un livre apporté, les bornes tactiles interactives, la station de vélos électriques, la connexion wifi publique, le défibrillateur… tout est centré sur l'usager et pensé dans une logique d'attente "active". L'ambiance se veut "apaisante et confortable". Le choix des matériaux, les assises en métal et en céramique, le vitrage urbain "chauffant" par basse température pour transmettre une sensation de chaleur au voyageur, la différenciation des lieux par des modes d'éclairage spécifiques et plus étonnant encore, les ambiances sonores "invisibles", transmises au cœur du verre des parois donnent à ce lieu une tonalité inédite.

Information multimédia en priorité

Mais l'information demeure la fonction principale de cet espace "augmenté" : information sur les transports sous toutes ses formes (passage du bus, perturbations, plans horaires, orientations), sur les points d'attractivité et les événements du quartier ou via la publicité. L'espace fournit également une information sonore à destination des mal voyants. Les supports de diffusion sont à la hauteur des ambitions, à la fois diversifiés et accessibles aux personnes en situation de handicap : deux écrans classiques pour l'affichage en temps réel d'informations services, deux écrans tactiles interactifs pour naviguer sur des contenus diversifiés. De nombreux panneaux, totems signalétiques, complètent le dispositif sans oublier l'accessibilité individuelle à l'information multimédia apportée par la borne wifi aux utilisateurs de smartphones et de tablettes numériques.

Huit villes européennes associées

L'opération se déroule dans le cadre de la démarche Osmose mise en œuvre par la RATP pour promouvoir des aménagements urbains durables, dotés de fonctionnalités améliorées, de nouveaux services, dans des ensembles architecturaux conçus pour s'insérer plus harmonieusement dans le paysage urbain. Comme les poupées gigogne, la station Osmose fait partie, elle-même, du programme européen "European bus system of the future". Lancé en 2008 avec un budget de 28 millions d'euros, il constitue un des plus importants projets de recherche lancé dans le transport urbain en Europe. Parmi les expérimentations déjà menées dans huit villes européennes (1), Paris constitue la dernière opération test et la seule exclusivement dédiée à un espace de transport.

Philippe Parmantier / EVS

(1) Budapest, Madrid, Rouen, Gothenburg, Bremhaven, Brunoy et Rome