La pérennisation de 14.000 places d'hébergement supplémentaires porte le total à 166.000
Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée en charge du logement, a réuni, le 27 août, l’ensemble des associations du secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion, du logement accompagné et de la lutte contre les exclusions. L'objectif était de "partager avec eux ses priorités concernant l’hébergement d’urgence et le logement adapté", mais aussi "de faire un bilan sur la prévention des exclusions locatives et sur les préoccupations des associations dans cette période de crise sanitaire".
Lors de la conférence de presse qui a suivi, la ministre a annoncé la pérennisation de 14.000 places d'hébergement. Ces places supplémentaires correspondent à celles ouvertes dans le cadre du plan Hiver 2019-2020 (voir notre article ci-dessous du 31 octobre 2019). La pérennisation de ces places n'est pas une surprise, puisqu'elle était annoncée dès le départ. La différence est qu'il n'était, à l'origine, prévu de n'en pérenniser qu'une partie et non pas la totalité. En la matière, 2020 restera toutefois comme une année à part, puisque le plan Hiver s'est achevé... le 10 juillet, avec la sortie de l'état d'urgence sanitaire.
Cette pérennisation de 14.000 places d'hébergement se fera en deux temps : 7.000 places d'ici la fin de 2020, dans le cadre de la loi de finances actuelle, et 7.000 places en 2021, qui devraient donc apparaître dans le projet de loi de finances examiné cet automne. Cette pérennisation portera à 166.000 le nombre de places d'hébergement ouvertes toute l'année. Ce chiffre est inférieur au nombre de places ouvertes à ce jour, soit 180.000, mais l'année 2021 devrait voir un recul de la pandémie. Emmanuelle Wargon a d'ailleurs rappelé que le gouvernement a mobilisé 34.000 places d'hébergement supplémentaires durant la crise sanitaire et que la capacité totale était encore de 186.000 places le 11 mai dernier, autrement dit au début de la phase de déconfinement. La ministre du Logement a pris soin de préciser que "les places qu'on a fermées, c'est parce qu'on avait trouvé une solution".
Elle a également annoncé une enveloppe de 10 millions d'euros sur deux ans, qui s'ajoutera aux crédits déjà engagés ou prévus, afin d'"intensifier l'amélioration de la qualité d'humanisation des centres d'hébergement". Enfin, alors que la question des masques revient au premier plan, notamment avec la généralisation du port obligatoire dans les départements classés en zone rouge, Emmanuelle Wargon a rappelé la mise à disposition de 50 millions de masques pour que les associations puissent les distribuer aux personnes sans-abri.