Tourisme - La passion des Français pour le camping ne faiblit pas, les investissements si...
La Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) tenait, le 14 avril, sa traditionnelle conférence de presse annuelle, consacrée au bilan de l'année écoulée et aux perspectives de la saison à venir. Un secteur qui pèse en termes économiques, avec 8.256 campings, 910.428 emplacements, le premier parc en Europe (un tiers des campings européens sont installés en France, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni) et le second parc mondial (derrière les Etats-Unis).
Un record sur le fil
Pour cette édition 2015, l'exercice était placé sous un intitulé résolument optimiste : "Les Français et le camping - une passion qui ne faiblit pas !". Et il est vrai que le secteur a quelques arguments à faire valoir, même s'il a pâti - mais moins que les autres - d'une année 2014 médiocre pour les hébergements touristiques collectifs (voir notre article ci-contre du 13 avril 2015).
Avec 109,74 millions de nuitées, l'hôtellerie de plein air a en effet battu à nouveau, l'an dernier, son record de fréquentation. Mais ce record est tombé d'un cheveu, avec une progression de seulement 0,3% par rapport à l'année précédente. Rien à voir avec les +2,66% de 2013 (voir notre article ci-contre du 10 avril 2014).
Pour la FNHPA, ces chiffres de 2014 s'expliquent "par les bons résultats du littoral atlantique et de la Basse-Normandie - boostée par les commémorations du 70e anniversaire du Débarquement - mais aussi par le dynamisme de la clientèle française qui a de nouveau plébiscité le camping". Confirmant la "passion française", la clientèle nationale, en hausse de 1,4%, représente désormais plus des deux tiers de l'ensemble des nuitées en camping. Mais, dans le même temps, la clientèle étrangère s'est faite "plus discrète" l'année dernière, un euphémisme pour dire qu'elle a nettement reculé (-1,8%).
Non sans raison, la FNHPA attribue aussi la résistance du camping dans un contexte morose "à la volonté des professionnels de l'hôtellerie de plein air d'apporter une offre attractive à leur clientèle". Ceci se traduit notamment, depuis plusieurs années, par une montée en gamme (que reflète la progression des classements des campings), par la diversification de l'offre et par la rapide progression des emplacements équipés ou emplacements locatifs (mobil-home, roulotte, cabane, tente aménagée...).
"Certains signes d'essoufflement"
Il reste néanmoins quelques signaux négatifs ou à surveiller. La FNHPA estime d'ailleurs elle-même que "si les campings connaissent une croissance régulière de fréquentation depuis plusieurs années, permettant à l'HPA d'approcher la barre des 110 millions de nuitées, il ne faut pas négliger certains signes d'essoufflement".
Ainsi, la durée moyenne de séjour s'est légèrement contractée l'an dernier : 5,3 jours (contre 5,41 en 2013), dont 4,4 jours pour les emplacements nus et 6,8 jours pour les emplacements locatifs. Plus inquiétant : les investissements, qui ont tiré la qualité et la fréquentation de l'hôtellerie de plein air des dernières années, sont orientés à la baisse. Ils sont estimés à 438 millions d'euros en 2014 (chiffre provisoire), soit un recul de 13% par rapport à 2011. Si elle devait se poursuivre, une telle évolution "pourrait se révéler dommageable pour la capacité de la profession à se renouveler".
Sur l'année en cours, la FNHPA reste d'ailleurs prudente. Certes, d'après le baromètre Thélis qui mesure les réservations en ligne, "l'année 2015 débute sous de bons auspices", avec des réservations en forte hausse (+14%) par rapport à la même période de 2014 et un chiffre d'affaires en progression tout aussi prononcée (+13%). Mais le panier moyen reste toujours orienté à la baisse (+0,7% pour les emplacements nus, mais -2,1% pour les hébergements locatifs), de même que la durée de séjour (respectivement -0,6% et -2,5%).