La part du bio en baisse en 2022 dans l'alimentation des Français
Après des années de croissance, les achats en bio sont en baisse en 2022. C'est ce qu'indique le panorama des chiffres du bio 2022 de l'Agence Bio, publié le 1er juin 2023. La part du bio dans l'alimentation des Français est ainsi passée de 6,4% en 2021 à 6% en 2022. Le marché est en repli de 4,6%. Il perd 600 millions d'euros à 12.076 milliards d'euros. Les magasins bio accusent une baisse de 8,6% de leur chiffre d'affaires. C'est presque moitié moins (4,6%) pour la grande distribution. La diminution est contenue à 2,9% pour les artisans. "En revanche, le bio local de proximité vendu à la ferme est en croissance de 3,9%", précise l'Agence Bio, qui note que l'inflation a moins affecté le bio que l'alimentaire en général (taux de 4% contre 6,7% au global).
A l'heure actuelle, l'agriculture biologique représente 10,7% des surfaces agricoles, contre 10,44% en 2021. Le cap des 60.000 fermes bio a été franchi, soit 14,2% des fermes. Elles représentent 16,3% de l'emploi agricole français. Mais attention, avec la baisse de la consommation, les conversions en bio sont en diminution : - 41% pour les surfaces en première année de conversion. La Fédération nationale d'agriculture biologique, qui a alerté sur un phénomène croissant de déconversions (voir notre article du 13 février 2023), constate pour sa part une dynamique de conversion bio divisée par trois, dans un communiqué paru le 1er juin.
Le gouvernement s'est pourtant fixé un objectif de 18% de surfaces bio. Face à cette situation (baisse de la consommation, déconversions, baisse des conversions), un fonds d'urgence a été mis sur pied en mars, complété en mai par un plan de soutien de 200 millions d'euros (voir notre article du 17 mai 2023). Mais une grande partie de ce plan s'appuie sur la réalisation des engagements pris dans la restauration collective. Dans ce domaine, le marché bio est en hausse de 17% (715 millions d'euros), avec 7% des achats en bio, mais on reste encore loin de l'objectif de 20% fixé en 2018 dans le cadre de la loi Egalim.
"Le gouvernement et tous les acteurs actifs dans le développement de l'agriculture biologique doivent réagir en urgence pour ne pas assister les bras croisés à l'enterrement de la transition agro-écologique de la France", affirme la Fnab qui appelle à la "mobilisation générale".