Emploi - La garantie jeunes étendue à 61 nouveaux territoires
La garantie jeunes sera étendue à 61 nouveaux territoires courant 2015. C'est ce qu'a annoncé François Rebsamen, ministre du Travail, le 1er décembre 2014. Dix territoires (départements, agglomérations, villes...) expérimentent déjà depuis fin 2013 ce dispositif d'accompagnement des jeunes décrocheurs vers l'emploi. Au total, "sur les 100 départements (hors Mayotte), 72 départements déploieront la garantie jeunes sur tout ou partie de leur territoire, correspondant à plus de 270 missions locales", précise le ministère dans son dossier de présentation. Le dispositif a été créé dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté, adopté lors du Comité interministériel de lutte contre les exclusions du 21 janvier 2013. Il s'adresse à des jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en études, très désocialisés, souvent peu ou pas diplômés, sans ressource et en grande précarité. "C'est pour tous les jeunes très loin de l'emploi, qui n'ont ni diplôme, ni stage, des jeunes qu'il faut aller chercher", a souligné François Rebsamen.
Objectif : amener ces jeunes vers l'autonomie grâce à un parcours d'accompagnement global social et professionnel. Les jeunes bénéficient ainsi d'un accompagnement collectif intensif durant les premiers mois assuré par la mission locale, et d'expériences répétées de mise en situation professionnelle. Ils reçoivent ensuite un accompagnement individuel, toujours pris en charge par la mission locale. Durant cette année d'accompagnement, les jeunes perçoivent une aide financière, à hauteur de 450 euros par mois maximum. Cette aide est réduite dans le cas où le jeune dispose de revenus d'activités.
"L'objectif est que ces jeunes aient entre deux ou trois mois de revenus, quand ces revenus atteignent un certain seuil, l'allocation est réduite, explique Emmanuelle Wargon, déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle, si le jeune touche le smic, il n'a plus d'allocation."
Le dispositif peut être prolongé de six mois en fonction des situations des jeunes. Le dispositif prévoit aussi des crédits d'accompagnement versés aux missions locales, à hauteur de 1.600 euros par jeune.
La garantie jeunes doit concerner 50.000 jeunes en 2015
D'après les objectifs donnés par le Premier ministre lors de la dernière grande conférence sociale, la démarche doit concerner 50.000 jeunes en 2015. Coût total pour 2015 : 164,2 millions d'euros, inscrits au projet de loi de finances 2015, dont 31,4 millions d'euros sont financés par l'Initiative européenne pour la jeunesse (IEJ). "Maintenant qu'on connaît les territoires qui vont mettre en place la garantie jeunes, on va ajuster les montants, a détaillé Emmanuelle Wargon, il y aura peut-être plus de budgets communautaires, dès 2015." A terme, l'Europe doit prendre en charge 50% du financement du dispositif. La France va en effet recevoir 620 millions d'euros de l'IEJ, lancée en 2013 (310 millions d'euros), et du Fonds social européen (310 millions d'euros) pour aider ces jeunes. 75 millions d'euros de ces fonds européens seront dédiés au financement de la garantie jeunes. Le reste du montant dédié à la France servira à financer le renforcement des moyens de Pôle emploi (avec 700 conseillers spécifiques pour les jeunes), davantage de services civiques, des accompagnements pour la création d'entreprise, une plateforme de lutte contre le décrochage scolaire et des appels à projets territoriaux, menés par les missions locales ou des associations. Au total, sur les 620 millions d'euros, 432 millions d'euros sont destinés au programme de l'Etat, et 188 millions aux régions.
Parallèlement à cette annonce, François Rebsamen, qui recevait Marianne Thyssen, commissaire européenne pour l'emploi, les affaires sociales, les compétences et la mobilité des travailleurs, a lancé le nouveau programme national du FSE pour la période 2014-2020. 6 milliards d'euros seront consacrés à la France, dont 2,9 milliards d'euros pour le programme national : l'accompagnement vers l'emploi, l'anticipation des mutations et la sécurisation des parcours professionnels, l'inclusion et la lutte contre la pauvreté. 2,9 milliards d'euros sont réservés aux programmes régionaux, en métropole et en outre-mer. "Chaque région présente directement son programme à la Commission, détaille Emmanuelle Wargon, à l'heure actuelle, dix régions ont fait adopter le leur ; pour les autres, c'est en cours."