Tourisme - La France a enregistré 85 millions d'arrivées de touristes étrangers en 2013
Dans le dernier numéro de sa lettre d'information, la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services) publie le bilan définitif des arrivées de touristes étrangers en 2013. Le chiffre final s'établit ainsi à 84,7 millions de touristes étrangers, soit une progression de 2% par rapport à 2012.
Ce bilan établi par la DGCIS est l'occasion de mesurer - une nouvelle fois - le manque de fiabilité des prévisions et des estimations provisoires de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Si les chiffres publiés par cette organisation internationale ont le mérite de la précocité, ils n'ont certes pas celui de la fiabilité, même en tenant compte des possibles différences de définition. Dans les chiffres de 2013 présentés en janvier 2014 par l'OMT, la France était en effet créditée d'une croissance de 6% de ses arrivées de touristes étrangers, soit trois fois plus que le chiffre effectivement constaté par la DGCIS...
+2% pour les arrivées et +4,6% pour les nuitées
Même ramenée à 2%, la croissance des arrivées internationales en 2013 peut être considérée comme une bonne nouvelle dans un contexte économique pour le moins déprimé. Elle conforte, par la même occasion, la place de la France comme première destination touristique mondiale. Notre pays devance ainsi nettement les Etats-Unis (69,8 millions d'arrivées) et l'Espagne (60,7 millions). Surtout, elle reste loin devant la Chine, dont l'OMT - décidemment toujours aussi peu inspirée - prévoyait, il y a quatre ans, qu'elle pourrait dépasser la France dès 2015 pour devenir la première destination touristique mondiale (voir notre article ci-contre du 8 avril 2010).
Autre bonne nouvelle apportée par le bilan de la DGCIS : cette progression de 2% du nombre d'arrivées se combine avec une hausse de 4,6% du nombre de nuitées de touristes étrangers. Autrement dit, ces derniers ont tendance à allonger la durée de leur séjour en France, ce qui est évidemment une bonne chose pour l'activité économique. La durée moyenne des séjours de touristes étrangers en France s'établit ainsi à 7,1 nuits en 2013, contre 6,9 en 2012, soit une hausse de 2,5%.
Des petits bémols
Dans ce tableau globalement très positif, il faut néanmoins admettre quelques petits bémols. Tout d'abord, la progression des arrivées et des nuitées est avant tout le fait des touristes européens, qui ont représenté l'an dernier 83% des arrivées, avec 70,1 millions de touristes (dont une partie de transits vers d'autres pays). Or tout l'enjeu est aujourd'hui de capter et de retenir la clientèle des pays émergents. Si les arrivées de touristes asiatiques ont progressé de 12,9% l'an dernier (dont +23,4% pour les Chinois, au nombre de 1,7 million), le nombre de leurs nuitées - et donc la durée de leur séjour - a au contraire tendance à diminuer (-4,3% en 2013).
La DGCIS met également en évidence un second bémol : le recul de la part relative de l'hébergement marchand dans les nuitées de touristes étrangers. Après un rebond éphémère en 2012, le nombre des nuitées marchandes a recommencé, en 2013, à augmenter moins vite que celui de l'ensemble des nuitées (3,2% contre 4,6%). L'hébergement marchand représente désormais 67,1% de l'ensemble des nuitées, contre 68,0% en 2012. Parmi les raisons de cette évolution, la DGCIS avance, en termes diplomatiques, l'hypothèse que "l'offre d'hébergements marchands, notamment hôtelière, n'est peut-être pas en totale adéquation avec les attentes des touristes étrangers". Ce n'est sans doute pas un hasard si les récentes Assises nationales du tourisme ont mis l'accent sur l'importance des besoins en matière de rénovation et de remise à niveau de l'offre d'hébergement.
