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La FNCCR tempère le bilan 2020, positif "en apparence", du fonds Chaleur

De la présentation, en comité restreint pour l'heure, du bilan 2020 du fonds Chaleur, la FNCCR garde une impression en demi-teinte. Si la fédération relève des chiffres "impressionnants en apparence", elle estime qu'ils tiennent principalement à l'extension de réseaux existants, jugée certes vertueuse, mais insuffisante pour atteindre les objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Relevant que le succès dépend principalement des réseaux de chaleur, "en quasi-totalité publics", la FNCCR invite les collectivités à l'action.

 

La réunion annuelle des partenaires du fonds Chaleur – géré par l'Ademe afin de soutenir le développement d'installations de production de chaleur à partir d'énergies renouvelable et de récupération (EnR&R) ainsi que les réseaux de chaleur et de froid qui leur sont liés –, qui s'est tenue le 15 avril dernier, a laissé une impression contrastée à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR).

Un budget entièrement consommé

La fédération dévoile en préambule que les chiffres de l'année 2020 présentés à cette occasion – que l'Ademe n'a pour l'heure pas rendu publics (interrogée par Localtis, cette dernière a indiqué que le bilan n'était "pas encore disponible") – semblent "impressionnants" : les 350 millions d'euros prévus ont été engagés en totalité, plus de 600 projets ont été aidés, près de 4TWh livrés… Autant de résultats qui témoignent, selon la fédération, que l'augmentation des moyens du fonds qu'elle défendait "était une réelle nécessité au vu des enjeux et des envies d'agir des collectivités". La FNCCR se félicite en outre que "nombre de projets portés par les territoires ruraux l'ont été au travers des contrats de développement territorial", autre dispositif dont elle assure la promotion.

Peu de nouvelles créations

La FNCCR s'empresse toutefois de tempérer ce bilan, qui ne serait positif qu'"en apparence". 
Elle souligne ainsi que l'engagement de la totalité du fonds est notamment porté par l'augmentation des montants d'aides. Elle relève également qu'à l'exception de la géothermie, "à la hausse grâce notamment aux petits projets", l'ensemble des filières accuse "une forte baisse" : "baisse de la production du bois (-40%), probablement dû aux élections municipales, baisse du solaire, notamment des grandes installations (12.600 m2 vs 45.000), baisse de la récupération de chaleur et du froid". Elle constate enfin que les réseaux de chaleur sont, eux, "principalement portés par des extensions, et non des créations". Or, souligne la fédération, "le verdissement et l'extension des réseaux existants, s'ils sont des leviers essentiels, ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs de développement de la filière". Elle déplore ainsi que "seulement 60% de l'objectif de 2020, par rapport à la trajectoire de la loi de programmation [la loi LTECV], ont été atteints […] alors qu'il faudrait créer 8 TWh d'installations en chaleur renouvelable par an, la dynamique actuelle oscille entre 3 et 3,5 TWh".

Les collectivités, facteur-clé de succès

Pour 2021, qualifiée "d'année-clef", la fédération recense plusieurs éléments favorables, parmi lesquels un seuil de soumission à la Commission nationale des aides porté de 1,5 million d'euros à 2,5 millions, une meilleure articulation entre le fond Chaleur et les certificats d'économie d'énergie (sujet sur lequel la fédération a publié un guide), "le passage à un forfait en dessous de 1.000 MWh pour toutes les EnR", un "allégement des petits dossiers biomasse", la mise en place d'aides au fonctionnement dans le cadre du plan de relance…
La FNCCR souligne pour autant que le bilan sera une nouvelle fois principalement fonction "des énergies renouvelables transportées par les réseaux de chaleur", qui sont "en quasi-totalité publics". "Il appartient donc aux collectivités d'investir", exhorte-t-elle. Non sans souligner qu'en investissant en 2021, les élus seront en mesure d'obtenir "un résultat tangible […] d'ici la fin de leur mandat".