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Culture - La culture pèse 3,2% du PIB

Une étude IGF / Igac sur "L'apport de la culture à l'économie" confirme le poids des activités cutlurelles, y compris pour un territoire donné, tout comme le faisait récemment une étude Ernst & Young, avec un périmètre et des chiffres un peu différents.

Il y a quelques semaines, le cabinet d'audit Ernst & Young - mandaté par France Créative, qui regroupe les principales fédérations et organisations professionnelles du secteur - présentait le "premier panorama des industries culturelles et créatives en France" (voir notre article ci-contre du 25 novembre 2013). Le 3 janvier 2014, Aurélie Filippetti et Pierre Moscovici présentaient à leur tour les conclusions d'une étude réalisée par l'Inspection générale des finances (IGF) avec l'Inspection génale des affaires culturelles (Igac).

Deux approches voisines, mais pas identiques

Intitulé "L'apport de la culture à l'économie en France", ce rapport s'est vu brûler quelque peu la politesse par l'étude d'Ernst & Young, tant les contenus sont voisins. Voisins, mais pas identiques, car les approches ne sont pas tout à fait les mêmes. Alors que la première étude était fondée sur le chiffre d'affaires des entreprises culturelles, l'IGF et l'Igac ont en effet adopté une définition plus large, en y incluant "des activités indirectement culturelles, qui ne sont pas culturelles en elles-mêmes, mais dont l’activité est intimement et indissociablement liée à l’existence d’activités culturelles (par exemple, le secteur de la construction spécialisé dans la réhabilitation de monuments historiques)".
De même, la mission a analysé les "effets induits" des activités culturelles, autrement dit la part de l’activité engendrée par les activités culturelles auprès d’activités non culturelles (par exemple la consommation d’énergie de l’industrie audiovisuelle). On retiendra également que le rapport de l'IGF et de l'Igac se veut plus "macroéconomique" que les travaux d'Ernst & Young.

105 milliards d'euros d'apport à l'économie, 58 milliards de valeur ajoutée

Compte tenu des cette de cette différence d'approche, les chiffres avancés par les deux inspections générales sont logiquement plus élevés. L'apport des activités culturelles (au sens le plus large) à l'économie nationale est ainsi évalué à 105 milliards d'euros en 2011 et leur valeur ajoutée à 58 milliards d'euros (3,2% du PIB). Cette part dans le PIB tend toutefois à diminuer légèrement, puisqu'elle était encore de 3,5% au milieu de la précédente décennie. L'IGF et l'Igac sont en revanche plus restrictives en matière d'emplois. Là où Ernst & Young dénombrait 1,2 million d'emplois culturels, elles recensent 670.000 emplois dans les entreprises culturelles et 870.000 "emplois culturels" dans toutes les entreprises françaises. En termes de financement, le secteur culturel bénéficie d'interventions publiques importantes : 13,9 milliards d'euros de la part de l'Etat et 7,6 milliards pour les collectivités territoriales, avec toutefois des écarts importants selon les secteurs.

Quel impact local pour une implantation culturelle ?

Les collectivités s'attarderont plus particulièrement sur la troisième partie du rapport, qui procède à une analyse de l'impact d'une implantation culturelle sur un territoire. Cette analyse confirme l'existence d'un "corrélation positive" entre culturel et développement local. Fondée sur l'étude économétrique de l'impact de plusieurs implantations culturelles, elle montre une évolution positive de quatre des six variables étudiées, même si elle ne parvient à résoudre l'éternel dilemme de la poule et de l'œuf : est-ce parce qu'une manifestation culturelle s'implante que le territoire est dynamique, ou est parce qu'il est dynamique qu'une manifestation culturelle s'y implante ? De façon plus pragmatique, un travail sur cinq festivals récents montre toutefois que les retombées économiques directes d'un festival sont de 20 euros par habitant du territoire et de 35 euros par visiteur extérieur au territoire. Il faut y ajouter un coefficient multiplicateur de 1,3 à 1,8 pour prendre en compte des retombées indirectes.