La Commission européenne cofinance 168 nouveaux projets Life
La Commission européenne a officiellement annoncé le 23 novembre le financement de 168 projets dans le cadre du programme Life pour l'environnement, dont plusieurs sont portés par des acteurs français.
"Il existe beaucoup d’opportunités [de financements] à saisir avec les fonds thématiques comme Life", indiquait le 23 novembre, lors du dernier Congrès des maires, Pierre Loaëc, chef de la représentation régionale de la Commission européenne à Marseille (voir notre article du 24 novembre). Le jour même, la Commission européenne apportait la preuve par l’exemple, en officialisant le financement de 168 projets dans le cadre de ce programme pour l’environnement et l’action climatique. Plusieurs projets français, portés par des collectivités, des associations ou des entreprises, ont en effet été retenus.
Parmi les projets coordonnés ou associant des collectivités ou leurs groupements, signalons :
• Le projet Life Kantauribai d’amélioration des habitats et des espèces (saumon, lamproie, ombre, anguille, desman des Pyrénées, vison européen, certaines moules d’eau douce) de cinq rivières et leurs affluents se versant dans le golfe de Biscaye. Il concerne 15 sites Natura 2000 espagnols et français (La Nive, La Nivelle, et Barthes de l’Adour). Il comprend l’élimination de 30 obstacles pour améliorer l’interconnectivité des rivières et la lutte contre des espèces invisibles (vison américain, ragondin, rat musqué et certaines plantes). Y participe notamment la communauté d’agglomération du Pays basque (plus de 6,5 millions d’euros de subventions sur un budget total de plus de 10,8 millions).
• Le projet Life RestituO coordonné par le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté, qui vise la réhabilitation des services écosystémiques des tourbières du Jura. Le projet, qui concerne 70 sites dégradés des départements du Doubs et du Jura (14 sites Natura 2000 au total), déploiera des solutions fondées sur la nature : neutralisation de fossés de drainage, revitalisation d’anciennes fosses d’extraction, restauration de cours d’eau, etc. Il prévoit également des actions de sensibilisation et de modification des comportements. Y participent notamment l’Épage Haut-Doubs Haute-Loue, l’Épage Doubs Dessoubre et le syndicat mixte du parc naturel régional du Haut-Jura (plus de 7,5 millions d’euros de subventions pour un budget total de plus de 12,5 millions d’euros).
Parmi les projets coordonnés par des associations ou organismes publics, relevons :
• Le projet Life V-aiR, coordonné par Atmo Grand Est, auquel participe notamment l’Alliance des collectivités françaises pour la qualité de l’air, qui vise à sensibiliser les décideurs politiques et les citoyens à la qualité de l’air, via des jeux immersifs recourant à la réalité virtuelle : un "serious game" pour les premiers et un "escape game" pour les seconds (745.479 euros de subventions pour un budget total de plus de 1,2 million d’euros).
• Le projet Life Safelines4birds visant à réduire la mortalité engendrée par les lignes électriques haute tension de 13 espèces aviaires (aigle de Bonelli, outarde canepetière, gypaète barbu, cigogne, bécasse, vautour moine, courlis cendré…), coordonné par la LPO. Il prévoit notamment la mise sous terre de certaines lignes ou le déploiement de balises anti-collisions. Il concerne une cinquantaine de sites Natura 2000, français (Les Alpilles, Étangs de Sologne, Estuaire de la Loire, Montagne-Sainte-Victoire, Marais de Brouage-Oléron, Massif du Petit Lubéron, Les Cévennes…) et portugais (près de 9,5 millions de subventions pour un budget total de 14,1 millions).
• Le projet BUS2 lancé le 15 novembre dernier – de l’association Alliance Villes Emploi, auquel participe l’Ademe, visant à renforcer les compétences des acteurs du BTP en matière de rénovation thermique des bâtiments, via une "plateforme de coordination entre les parties prenantes publiques et privées" (403.738 euros de subventions pour un budget total de 424.988 euros). Il s’inscrit dans la lignée d’autres projets conduits en la matière, comme BIMplement, BUSleague ou Blueprint.
• Deux programmes coordonnées par l’association Énergie-cités. Le premier, NECPlatform, vise la mise en place, dans six États membres (Bulgarie, Croatie, Italie, Portugal, Roumanie et France), de "plateformes de dialogue" sur le climat et l’énergie. Elles prendront la forme de tables rondes réunissant ministères, associations d’élus, agences de l’énergie, etc., chacune 6 fois pendant le projet, qui ambitionne en 2024 la production d’un plan national énergie-climat actualisé (1,6 million d’euros de subventions pour un budget total de 1,7 million d’euros). Le second, Life Loop, vise à aider les collectivités à développer des projets énergétiques communautaires dans différents États membres (pas de collectivités françaises concernées).
• Le projet Concerto Renov, auquel participe la fédération Soliha, qui vise à aider les opérateurs de la rénovation thermique à accompagner les ménages tout au long du processus de rénovation, de l’évaluation initiale au suivi des économies d’énergies. Le projet sera d’abord développé dans les départements du Jura et des Landes.
• Le projet Life GoProGorMED d’amélioration des habitats forestiers méditerranéens, visant la fourniture de modèles de gestion forestière proches de la nature. Le projet concerne 11 sites Natura 2000 espagnols, grecs, italiens et français (Préalpes de Grasse, Valensole et Massif du Lubéron). Y participe pour la France le Centre national de la propriété forestière (près de 2,9 millions d’euros de subventions, pour un budget total de près de 4,8 millions d’euros).
• Le projet Odyssee-Mure Fit-4-55 coordonné par l’Ademe, qui vise la diffusion à neuf nouveaux pays des bases de données Odyssee et Mure et la création de nouveaux outils en ligne pour suivre et évaluer l'impact des politiques en matière d'efficacité énergétique.
Enfin, parmi les projets portés par des entreprises, signalons :
• Le projet Life Seadetect coordonné par Naval Group visant à empêcher les collisions entre navires et cétacés (qui valent à la France d’être dans le viseur de la Commission européenne), via de nouvelles solutions de détection. Il concerne six sites Natura 2000 de Corse.
• Le projet Life CirculEnergies, coordonné par la société de conseil GreenFlex (acquise en 2017 par TotalEnergies), qui vise à déployer un modèle "clé en main et hautement reproductible" pour transformer les parcs d’entreprises existants – qui représenteraient 30% des zones urbanisées – en zones zéro énergie et zéro carbone (plus d’1 million d’euros de subventions pour un budget total de 1,1 million d’euros).
• Le projet Acce d’amélioration de l’accès au capital pour les communautés énergétiques, auquel participe notamment la coopérative Énergie partagée (1,7 million d’euros de subventions pour un budget total de 1,8 million d’euros).