Santé - La CMU complémentaire a amélioré l'accès aux soins des moins favorisés
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude intitulée "Quelles caractéristiques sociales et quel recours aux soins pour les bénéficiaires de la CMU-C en 2006 ?". Ses résultats font notamment ressortir l'impact positif de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) - mise en place le 1er janvier 2000 - sur l'accès aux soins des personnes à faibles ressources. Certes, l'état de santé - ressenti - des 4,3 millions de bénéficiaires de la CMU-C est moins bon que celui de la population générale. Ils sont ainsi quatre fois plus nombreux que les personnes bénéficiant d'une complémentaire de droit commun à déclarer un mauvais ou un très mauvais état de santé (8% contre 2%). Ils sont également plus nombreux à déclarer une ou plusieurs maladies chroniques (28% contre 17%) ou une limitation dans leurs activités habituelles en raison d'un problème de santé (23% contre 9%). La même situation se retrouve en matière de soins dentaires, les bénéficiaires de la CMU-C étant deux fois plus nombreux que les personnes couvertes par un régime privé (assurance ou mutuelle) à déclarer un mauvais ou très mauvais état de santé dentaire.
Ces résultats ne doivent toutefois pas dissimuler la réelle amélioration apportée par la CMU-C. Par rapport à la précédente enquête sur le même thème - réalisée en 2003 -, le pourcentage des bénéficiaires de la CMU-C déclarant un mauvais ou un très mauvais état de santé est passé de 14 à 8% et celui des personnes déclarant une ou plusieurs maladies chroniques de 36 à 31%. L'étude de la Drees montre en effet que la CMU-C diminue de façon très sensible le renoncement aux soins. Chez les hommes, le pourcentage de personnes déclarant avoir renoncé à des soins pour raisons de santé dans les douze derniers mois est ainsi de 29% chez les personnes sans aucune couverture complémentaire, de 15% parmi les bénéficiaires de la CMU-C et de 11% pour les titulaires d'une couverture complémentaire privée. Chez les femmes, ces pourcentages sont respectivement de 40, 20 et 17%. Autre signe du rapprochement progressif entre les bénéficiaires de la CMU-C et la population générale : 87% des bénéficiaires de la CMU-C âgés de 16 à 64 ans ont déclaré un médecin traitant (dans le cadre de la réforme de l'assurance maladie), soit une proportion identique à celle du reste de l'échantillon.
Jean-Noël Escudié / PCA