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Culture - La Cité du cinéma, un atout pour l'exception culturelle et pour la Seine-Saint-Denis

Si acteurs et producteurs étaient venus en nombre, peu d'officiels étaient présents, le 21 septembre, à l'inauguration de la Cité du cinéma à Saint-Denis, le projet un peu fou de Luc Besson. Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, a toutefois prévu de visiter le lieu dès le 24 septembre. Il s'agit pourtant d'un pari audacieux, dont l'impact espéré devrait être à la fois national - avec un atout supplémentaire pour le dynamisme de l'industrie cinématographique française - et local, avec un projet-phare et un signe fort pour le Nord de Paris et la communauté d'agglomération de Plaine Commune en Seine-Saint-Denis.
La Cité du cinéma occupe le site et les locaux d'une ancienne centrale électrique désaffectée - dont une nef art déco majestueuse de 220 mètres de long -, construite en 1933 pour alimenter le métro de Paris. L'objectif du projet de Luc Besson, imaginé au début des années 2000 et dont les premiers travaux ont commencé en 2007, était de rassembler en un même lieu l'ensemble des compétences, savoir-faire et services nécessaires à la production et à la réalisation d'un film.
Sur 6,5 hectares, le site offre ainsi neuf plateaux de tournages de 600 à 2.000 m2 répartis sur 13.000 m2, des ateliers pour les décors, des entrepôts pour le stockage du matériel, des boutiques et des restaurants. Pour équilibrer financièrement l'opération - qui a connu quelques vicissitudes -, le projet prévoit également la création de 30.000 m2 de bureaux, dont 15.000 m2 seront loués à la société de production de Luc Besson. L'école Louis Lumière - spécialisée dans le cinéma et la production image et son - doit également s'installer sur le site. Le pari n'est cependant pas encore gagné et certains professionnels craignent que la Cité du cinéma ne parvienne pas à s'aligner sur les coûts de tournage proposés aujourd'hui par d'autres pays, comme ceux de l'Est de l'Europe (voir notre article ci-contre du 23 juillet 2012). L'annonce des premières réservations des plateaux sera donc décisive.
L'opération est aussi un enjeu fort pour la communauté d'agglomération de Plaine Commune (350.000 habitants, 13.000 entreprises et 115.000 emplois). Celle-ci estime que la présence de la Cité du cinéma - qui a déjà joué un rôle majeur dans la désignation du secteur Pleyel comme cluster de la création - aura de nombreuses incidences locales. Outre son impact en termes de valorisation du territoire et de dynamique pour le quartier Pleyel, ce projet devrait également avoir des retombées économiques très concrètes pour le territoire de la communauté d'agglomération, puisque environ 30% du budget d'un film sont dépensés localement. Plaine Commune entend bien profiter également de l'occasion pour favoriser les recrutements locaux de professionnels du cinéma et d'emplois de service.