Culture - La BnF, cet acteur méconnu de l'action territoriale
L'inspection générale des bibliothèques (IGB) publie un rapport sur "L'action territoriale de la Bibliothèque nationale de France" (BnF). Ce travail figurait dans la lettre de mission adressée à l'IGB par la ministre de la Culture en... 2012. Mais il a été retardé par divers événements, dont l'existence d'une mission conjointe avec l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac) sur l'évaluation du contrat d'objectif de la BnF. Malgré ce retard, le rapport de l'IGB reste tout à fait d'actualité et apporte de nombreuses informations sur un volet méconnu des missions de la BnF.
Une place "majeure et inégalée"
La lecture du rapport met en évidence la "place majeure et inégalée" qu'occupe la BnF "dans le paysage trop éclaté des bibliothèques françaises". Le document passe en revue les différents axes de l'action territoriale de l'établissement. Ils vont du dépôt légal (pour lequel la BnF habilite certaines bibliothèques ou certains services d'archives) à la gestion de l'exception handicap au droit d'auteur (voir notre article ci-contre du 19 septembre 2013). Figurent aussi au nombre des missions d'action territoriale la bibliographie, les programmes de numérisation partagée, l'action pédagogique, les programmes de recherche, la formation professionnelle...
Sur la numérisation, Gallica - la bibliothèque numérique pilotée par la BnF - compte ainsi 268 partenaires, essentiellement des bibliothèques et autres institutions culturelles. Sur la bibliographie nationale, le rapport rappelle que l'ensemble des notices bibliographiques de la BnF - qui figurent dans le catalogue général et qui concernent tous les types de documents - peuvent être récupérées gratuitement par les autres bibliothèques. Grâce à des aides financières, assorties de conseils méthodologiques, la BnF aide aussi au signalement des collections patrimoniales conservées dans les bibliothèques municipales ou spécialisées.
En matière d'action culturelle, la BnF mène une action soutenue : expositions sur place, conférences (désormais également mises en ligne), colloques.... Elle présente ainsi de nombreuses expositions hors les murs : reprise totale ou partielle d'expositions réalisées à la BnF ou expositions créées par la BnF pour un autre établissement. En 2013, cette activité a concerné sept projets "hors les murs" et 19 expositions "en collaboration" c'est-à-dire présentant au moins, pour un tiers, des éléments issus de la BnF.
Accroître la lisibilité de l'action territoriale
Si l'action territoriale est ainsi très développée au sein de la BnF - un "département de la coopération" lui est d'ailleurs dédié -, le rapport n'en formule pas moins quelques préconisations.
Il juge ainsi important que la BnF accroisse la visibilité et la lisibilité de son action territoriale, en distinguant ce qui relève du "partenariat" de ce qui constitue un service offert aux autres bibliothèques ou établissements. Ceci permettrait d'alléger les procédures, mais aussi de doter l'établissement "des outils de suivi nécessaires à l'évaluation du dispositif pour maintenir, à terme, une offre correspondant aux besoins". De même, il est souhaitable de considérer l'action territoriale dans son ensemble, "grâce à un pilotage placé au plus haut niveau de l'établissement".
Enfin, il apparaît nécessaire que la BnF repense ses partenariats et ses conventionnements. Il est notamment "indispensable" qu'elle soit associée au pilotage des programmes des institutions documentaires liées à l'Education nationale, comme à l'enseignement supérieur et à la recherche. Le rapport plaide aussi pour le rétablissement d'une "collaboration forte" avec la Bibliothèque publique d'information (BPI) du centre Pompidou.