Transport - Jean-Marc Ayrault : "Le financement du Nouveau Grand Paris est sécurisé"
"Le financement est sécurisé pour une réalisation d'ici à 2030." Dans une interview accordée à La Tribune publiée le 12 avril, Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, assure que tout est prévu pour le financement du Nouveau Grand Paris, comme il a récemment rebaptisé le projet (voir notre article du 7 mars). On sait que de nombreuses incertitudes ont longtemps pesé sur le montage financier du Grand Paris, estimé à 12 milliards d'euros à l'horizon 2025 (dont 7 milliards d'euros d'engagements à l'horizon 2017) pour la partie modernisation des transports du quotidien et à 26,5 milliards d'euros pour les nouvelles lignes du Grand Paris Express. "J'ai proposé un plan de financement clair, mutualisant les ressources et les affectant de manière efficace à la modernisation du réseau comme au développement de nouvelles lignes", précise ainsi Jean-Marc Ayrault. En matière de modernisation des transports du quotidien, 2 milliards d'euros supplémentaires sont prévus. Cette somme sera issue de la mobilisation des ressources de court terme de la Société du Grand Paris (SGP), à qui le Premier ministre a demandé une optimisation des coûts du réseau de l'ordre de 3 milliards d'euros. Au total, "cela portera les engagements possibles à 7 milliards et les crédits effectivement mobilisés à 6 milliards d'euros, d'ici 2017", note le Premier ministre, insistant sur le fait que cela représentait plus du double de ce qui a été dépensé au cours des cinq dernières années. Côté Grand Paris Express, 80% du financement du réseau proviendra du déplafonnement des taxes affectées à la SGP. Reste 20% à financer, dont une bonne partie, plus de 2 milliards, proviendra de contributions de l'Etat et des collectivités, à répartir sur plus de 15 ans. Pour les 2,5 milliards restants, le Premier ministre compte mettre en place une taxe additionnelle, "d'un montant limité". Cette taxe "sera mise en place au fur et à mesure des mises en service, à partir de 2020", précise-t-il à La Tribune. Le Premier ministre insiste également sur le fait que ces 30 milliards d'euros sont "pour la majeure partie issus des taxes que paient les Franciliens eux-mêmes". Une façon de répondre au sentiment anti-parisien qui peut poindre çà et là face à une telle somme investie sur un seul territoire. "Quand l'Ile-de-France va bien, c'est l'ensemble de la France qui se porte mieux", ajoute-t-il aussi pour justifier ces choix stratégiques. D'après les premiers calculs des économistes, l'investissement devrait rapporter d'ici à quinze ans 73 milliards d'euros, créer quelque 115.000 emplois, augmenter la productivité et accroître la croissance du PIB francilien de 0,2 point par an.